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2012, le chef-d’œuvre inachevé d’Alonso chez Ferrari

A deux doigts d’écrire l’histoire de l’écurie

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A quel point Fernando Alonso a-t-il marqué l’histoire de la Scuderia Ferrari ? De 2010 à 2014, le pilote espagnol est passé tout près de rempoter deux titres de champions, en 2010 et en 2012 – il fut battu à chaque fois par Sebastian Vettel et Red Bull.

Pourtant, Fernando Alonso semblait lutter au volant d’une monoplace bien moins compétitive que ses concurrents. C’est cette détermination qui a convaincu Luca Di Montezemolo du talent hors-norme de son protégé.

« Ce que j’appréciais à propos de Fernando, c’est qu’il était toujours un combattant, un combattant, un combattant » déclare aujourd’hui l’ancien président de la Scuderia, débarqué en 2014.

« Avec Michael Schumacher et Niki Lauda, il est l’un des trois meilleurs pilotes que j’aie vus chez Ferrari. De mi-2010 à 2014, il était le meilleur pilote au monde. Il n’y a pas de débat là-dessus. »

En 2012, dans une monoplace qui, en début de saison, n’était pas même en mesure d’atteindre la Q3 à la régulière, Fernando Alonso est passé tout proche du titre face à une Red Bull pourtant plus compétitive. S’il n’avait pas été sorti par Romain Grosjean en Belgique, ou à Suzuka par Kimi Räikkönen…

« Sans avoir la meilleure voiture, l’équipe a fait un travail fantastique en 2012 » se souvient Luca Di Montezemolo. « Donc je suis triste que l’association entre Ferrari et Fernando Alonso, qui pour moi est toujours l’un des deux ou trois meilleurs pilotes du monde, même en 2018 – n’a pas fonctionné. Et à cause de rien, à cause de quelques détails. Si nous avions gagné juste un championnat avec Ferrari, il serait entré dans l’histoire. »

« Cela dit, j’ai un très bon souvenir de Fernando Alonso parce qu’il a pu placer Ferrari tout à l’avant pendant quatre saisons – victoire ou pas victoire. »

Stefano Domenicali, le directeur de Ferrari entre 2008 et 2014, a lui aussi encore des regrets quand il se repasse le film de cette saison 2012.

« La voiture n’était vraiment pas très solide et il a failli gagner le titre malgré tout, parce qu’il a réussi beaucoup de choses en tant que pilote. Et donc, il fut très malchanceux. Atteindre ce niveau de performance avec cette voiture, c’était remarquable. C’est pourquoi c’était vraiment difficile pour lui de perdre ce titre : pas parce que c’était de sa faute, mais parce qu’il était dans une situation où il n’aurait pas dû se trouver. Il y avait beaucoup d’émotions à tous les niveaux. »

« Je me rappelle, après l’accident avec Romain Grosjean au premier virage à Spa, nous avions dit ‘OK, ça arrive’. Mais il y avait beaucoup de frustration quand, immédiatement après, au Japon, nous avions connu la même situation avec le pneu crevé par Kimi Räikkönen au premier virage. C’était plus difficile. »

« Il a été très malchanceux de ne pas gagner ce titre, parce que je pense vraiment qu’il le méritait. Et bien sûr, avec un titre, l’histoire de cette période aurait changé du tout au tout. »

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