Liberty Media n’a jamais dissimulé son intention de porter le calendrier de la Formule 1, à horizon 2025, à 25 courses ; d’ores et déjà, la saison 2020 sera la plus chargée de toute l’histoire de la F1 avec 22 épreuves au programme.
Cette extension calendaire n’est pas sans déclencher de sévères critiques, notamment parmi les petites écuries, qui craignent une augmentation des coûts et l’épuisement de leurs troupes.
En réponse à ces interrogations, Chase Carey a tenu à rappeler le point de vue de Liberty Media sur la question… et souligné que des premiers aménagements avaient déjà été consentis : deux jours en moins d’essais hivernaux, une journée médias reportée au vendredi matin pour permettre aux mécaniciens d’arriver un jour plus tard…
« Nous nous en préoccupons avec une grande attention » a ainsi mentionné Chase Carey. « Nous modifierons les vendredis pour que les week-ends soient moins fatiguant. »
« Tout cela est fait pour gérer l’usure, la fatigue, et je pense que nous pourrons en faire plus, et nous continuerons à essayer de trouver des moyens de minimiser la fatigue pour construire un sport sain et global. »
Néanmoins Liberty Media n’entend pas dévier de son cap : une deuxième course est en voie d’être organisée aux États-Unis, sans doute à Miami… Et Chase Carey regarde également avec intérêt un continent jusqu’ici ignoré.
« Aujourd’hui nous ne courrons pas en Afrique et je pense que ce serait formidable pour nous d’avoir une course en Afrique. »
« Nous nous concentrons pour réaliser ce qui est important pour le sport et pour tout le monde impliqué dans ce sport. Les emplois de toutes ces personnes ne sont là que parce que le sport est sain ; et c’est pour le bénéfice de tout le monde que nous avons besoin d’un sport sain, et nous allons essayer de rendre le sport sain en étant conscients de cette pression, de cette usure, de cette fatigue. »
De son côté, Jean Todt le président de la FIA, a été un peu moins diplomate que Chase Carey : pour le Français, en somme, les mécaniciens devraient arrêter de se plaindre, car ils sont bien des privilégiés !
« Nous sommes vraiment chanceux de pouvoir faire ce que nous adorons faire. Nous sommes privilégiés, quiconque travaille en F1 est privilégié. »
« Bien sûr, vous avez des obligations. Quand j’occupais d’autres fonctions [à la tête de Ferrari] en F1, je travaillais 18 heures par jour, six ou sept jours par semaine parce que j’étais passionné, parce que je voulais obtenir des résultats. »
« Nous ne devrions pas oublier de rester décents ; parce que sur les 8 milliards de personnes dans le monde, 800 millions n’ont pas de quoi manger, boire ou être vaccinés. Nous sommes ici pour parler de F1, mais nous ne devons pas fermer nos yeux et oublier ce qui se passe pour d’autres personnes, d’autres communautés. Nous sommes comme bénis, et tous ceux qui sont en F1 avec des salaires plus élevés que dans d’autres business devraient être heureux. »
« Cela ne signifie pas que le travail en F1 ne soit pas dur ; mais simplement, nous devrions penser à notre situation. »
Du reste pour Todt, le débat sur les 25 courses au calendrier est un faux problème : à l’heure actuelle, le compte est bloqué à 22…
« L’an prochain nous aurons 22 courses, et je pense qu’il faudra passer par un long processus avant de s’approcher des 25. »
« On insiste tant sur les spéculations autour des 25 courses… Mais pour le moment, nous devrions nous concentrer sur les 22, ce qui est la situation actuelle. »