Le Vietnam et, peut-être Miami ou Zandvoort, seront de nouveaux GP à l’affiche du calendrier 2020. Pour l’horizon 2025, Liberty Media projette même de programmer jusqu’à 25 courses dans une saison.
La promesse, en retour, pour les écuries, est une augmentation des revenus… Mais même cette perspective est très loin d’enchanter les dirigeants et les ingénieurs, à commencer par les structures les moins dotées financièrement.
« Oui, surtout pour les petites équipes comme nous, augmenter le nombre de courses, c’est assez rude » prévient Ayao Komatsu pour Haas. « Nous n’avons pas tellement de personnes disponibles pour programmer des remplacements ou des rotations. En termes de procédures, de processus, nous sommes déjà presque à la limite aujourd’hui, donc ce ne sera pas facile. Mais ce sera la même chose pour tout le monde. Donc si on court dans ce championnat, il faut accepter tout ce qui nous est proposé. »
Jonathan Eddolls, pour Toro Rosso, abonde dans le sens de l’ingénieur de Haas et est même plus catégorique encore.
« Ayao l’a bien dit… La clef, c’est que nous aurons besoin de plus de rotation de personnel. Mais pour certains postes, il y a une rotation minimale qui est possible dans l’équipe. Donc il faudra recruter à presque tous les postes… L’ingénieur de course resterait probablement le même toute la saison, mais pour presque tous les autres postes… il faudra essayer de couvrir de nombreuses courses, de nombreux essais avec les mêmes personnes. Et ça devient juste trop. La fatigue est trop élevée. Ce ne sera pas possible de disputer une saison sans doubler les postes. Donc il faudra gérer ce problème. »
Jock Clear, directeur de l’ingénierie chez Ferrari, devrait être dans une situation beaucoup plus confortable… N’est-ce pas le cas ?
« Oui, si je suis honnête, ce sera le cas en effet. Nous avons plus de profondeur dans l’équipe, plus de ressources. Mais il faut faire attention à nos gars, en prendre soin, parce que nous voulons qu’ils prennent du plaisir. Car c’est une passion pour eux tous. Très peu de gens feraient ce boulot le week-end si ce n’était pas leur passion. Et c’est le cas. Donc vous voulez que les gars prennent du plaisir en F1. Vous ne voulez pas qu’ils soient à terre au bout de trois ans, en disant ‘ce n’est pas bon, je ne veux plus faire une telle chose’, parce que ces gars veulent faire ce métier depuis qu’ils sont gamins. Ils sont des passionnés, et nous ne voulons pas tuer cette passion. Donc il faudra trouver des moyens pour garder ce plaisir en eux. »
« Oui, je pense qu’une fois atteinte la barre des 25 courses, il faut trouver un moyen pour avoir une petite rotation dans l’équipe » confirme Nick Chester, directeur du développement châssis chez Renault, une autre écurie d’usine.
« Les gens sont déjà sous pression avec 21 courses. La saison est longue. Et ça rajoute aussi de la pression à l’usine. La saison dure plus longtemps… Donc le budget est sous pression, l’usine aussi car elle doit produire plus de pièces, et bien sûr, il y a aussi plus de frais liés au fret. »