Au 49e tour de course à Bakou, après le lourd crash ayant affecté Max Verstappen, la direction de course a finalement décidé d’opter pour un départ arrêté suite à un drapeau rouge, sans déployer une voiture de sécurité avec laquelle les protagonistes auraient pu conclure l’épreuve.
Michael Masi, le directeur de course de la FIA, s’est déjà expliqué sur ce choix en invoquant des motifs de sécurité liés aux pneus notamment.
Mais les pilotes n’ont-ils pas eu la sensation d’être finalement soumis à des contraintes de spectacle et de suspense artificielles, la FIA préférant voir un deuxième départ pour garder le plus de téléspectateurs possibles ? C’est sur ce sujet que le 3e de l’épreuve, Pierre Gasly, était interrogé en conférence de presse hier…
« Les Américains ont l’habitude de reprendre la course, alors je n’étais pas vraiment surpris que nous privilégions le divertissement. Non, j’étais plutôt content. Cela apporte toujours un peu plus d’excitation. Je ne sais pas, ça crée une sorte d’adrénaline en vous et oui, je savais qu’il y aurait quelques opportunités parce que vous ne partez que pour deux tours, tout le monde est un peu comme des lions hors de la cage et tout le monde essaie de rattraper autant de positions que possible dans un temps très court. »
« Je n’ai pas vu le replay des deux derniers tours mais je dois dire que de mon côté c’était très intense, j’ai vraiment apprécié. J’espère qu’ils feront la même chose à l’avenir. »
Quant à Sergio Pérez, il aurait pu lui tout perdre, car il était bien menacé par Lewis Hamilton au moment du fameux restart. Le pilote Red Bull est d’accord avec le drapeau rouge, tant que la FIA adopte des règles constantes.
« Oui, tant qu’on garde une constance, c’est bon. A Imola, nous ne l’avons pas fait, nous n’avions pas le départ arrêté mais cela aurait été un peu injuste avec la pluie là-bas, le côté droit de la piste était humide. Tant que nous restons constants, ça aide certainement les fans à rester devant la télé. Ils ont eu les deux tours les plus agréables de la course, vous savez ? Et ils ont certainement rendu la tâche très difficile pour moi. »
Du côté de Sebastian Vettel, qui a aussi profité de ce départ arrêté finalement, on relativise le point de vue selon les places que vous avez potentiellement à gagner avec ce départ...
« Ça dépend de quel côté vous êtes, pas de quel côté de la grille. Si vous avez un résultat positif et que vous gagnez des places, alors vous êtes heureux. Evidemment, le pire des cas, c’était probablement pour Lewis, alors vous n’êtes pas heureux à ce sujet. Mais c’est devenu de plus en plus comme ça dans le passé, de plus en plus centré sur la création d’un spectacle, donc j’espère qu’à l’avenir les courses seront plus excitantes. »
« J’espère donc que les courses seront plus passionnantes à l’avenir. Nous devons simplement veiller à ce que cela ne devienne pas trop artificiel et que nous ne perdions pas les racines de ce sport. La voiture de sécurité... parfois vous appréciez qu’elle arrive et parfois elle détruit votre course, mais l’essentiel est évidemment que la voiture de sécurité vienne quand c’est vraiment nécessaire et dans ces deux cas, nous n’avons même pas eu besoin de discuter. Je me demandais un peu pourquoi il a fallu tant de temps pour que la voiture de sécurité sorte la deuxième fois quand Max a eu un accident, parce qu’il était clair qu’il se tenait au milieu de la piste et ça a pris un peu de temps... Il faudra évoquer ça en briefing des pilotes au Paul Ricard. »
« Quoi qu’il en soit, pour répondre à la question, je pense qu’il est juste de dire que cela dépend de la façon dont cela se passe pour vous. »