Ce Grand Prix à Mexico ne devrait pas être formidable du tout pour Aston Martin F1, qui a passé la fin d’année pour pertes et profits.
En revanche, ce week-end sera spécial pour Fernando Alonso, qui atteindra une barre incroyable : celle des 400 Grands Prix en F1 (même si ce ne sera "que" son 397e départ) !
L’Espagnol est bien sûr le plus expérimenté de l’histoire de la F1, et toujours aussi passionné et performant. Qu’est-ce qui le rend spécial ?
« C’est une question à laquelle beaucoup, dans le paddock F1, pourraient répondre » sourit son directeur d’écurie chez Aston Martin F1, Mike Krack.
« Il a travaillé avec de nombreuses équipes, et nous avons le privilège d’organiser cette célébration. Mais avant tout, c’est un hommage à tous ceux qui ont collaboré avec lui au fil des ans. En lui-même, c’est une carrière incroyable, plus de 20 ans, 400 départs [397 départs en réalité, ndlr]. »
Et pourtant, Fernando Alonso disputera probablement ce Grand Prix en milieu de grille, au mieux…
« J’aimerais pouvoir lui donner une voiture victorieuse dimanche, ce qui ne sera pas facile » regrette Mike Krack.
« Mais quand on voit son niveau de performance à ce stade avancé de sa carrière, c’est impressionnant. Si vous demandez des caractéristiques, les adjectifs sont nombreux, mais il faut souligner le talent, certes partagé par beaucoup, mais aussi la discipline et surtout le désir de compétition. Fernando est hyper compétitif, extrêmement discipliné et exceptionnellement talentueux. »
Fernando Alonso était malade et a raté la journée médias du jeudi, mais a pu rouler en EL2. Est-il totalement remis ?
« Oui. Nous étions en contact en permanence. Il va bien et pilotera comme d’habitude. »
Une Aston Martin F1 qui ne décolle pas
Autrement, il y a peu de choses à fêter chez Aston Martin F1. Le package d’évolutions apporté à Austin n’a pas donné les performances attendues. À moins qu’il y ait encore du potentiel à débloquer avec les réglages ?
« Si on regarde, c’était un week-end de Sprint. Nous avons décidé de débuter avec les deux voitures identiques, en mettant toutes les évolutions dessus » détaille Mike Krack.
« Mais ce n’était pas simple. On a durci, assoupli la voiture, testé différents réglages, mais sans vraiment obtenir les performances escomptées. Ce week-end a été difficile. On s’est donc dit, « OK, direction le Mexique, avec plus de travail à faire ». Vous avez probablement vu que les deux voitures étaient équipées de grands capteurs. Elles rouleront aussi en EL2 avec des configurations de réglages différentes. Il s’agit de comprendre ce que nous n’avons pas encore saisi pour mieux progresser. »
Maintenant qu’Aston Martin F1 est quasiment assurée de finir 5e au classement des constructeurs, cette deuxième moitié de saison semble ainsi un grand laboratoire pour l’an prochain…
« Oui, c’est le cas pour la plupart des équipes, à moins d’avoir des ambitions particulières au championnat. L’objectif est d’apprendre un maximum. Mais on n’est pas là uniquement pour apprendre. Quand arrivent samedi et dimanche, il faut être en configuration course avec la meilleure voiture possible. Le vendredi, c’est parfait pour expérimenter et préparer l’avenir, mais le week-end, on se concentre sur ce qui est le plus rapide. »
Andy Cowell, le nouveau PDG du groupe chargé de la F1, a fait sa première apparition à Austin pour le week-end de course avec l’équipe.
« C’était très bénéfique d’avoir Andy avec nous à Austin pour qu’il observe notre fonctionnement en piste » explique Mike Krack au sujet de son supérieur direct.
« Il était déjà à l’usine depuis quelques semaines. Il s’agit avant tout de rencontrer les équipes, de comprendre notre méthode de travail. Je suis très positif quant à la façon dont les choses se déroulent jusqu’à présent. Andy a une approche calme, structurée et factuelle, ce qui est très prometteur. Des premières discussions, je comprends mieux pourquoi il a connu un tel succès là où il est passé (chez Mercedes F1 au département moteur, ndlr). »