Le président de la FIA, Jean Todt, a salué dans les colonnes de L’Equipe le travail "remarquable" que la Formule 1 a fait pour reprendre la saison.
Grâce à des protocoles sanitaires très poussés, les trois premiers Grands Prix de la saison se sont déroulés sans problème et aucun cas de Covid n’a été détecté à ce jour dans le paddock.
Cependant ces mesures contraignantes ont fait grincer des dents, comme nous vous le rapportions ce week-end : l’isolement du personnel et le rythme commence à peser, notamment sur les ingénieurs et mécaniciens.
"Je considère que la F1 est un sport de privilégiés. Je mesure le travail énorme fourni par les équipes mais ils sortent de quatre mois de confinement," répond à cela Todt, répétant ainsi les arguments qu’il avait déjà mis en avant.
"Ils ont repris dans des conditions différentes et contraignantes mais le Covid a tué plus de 600 000 personnes et provoque des crises sanitaires et économiques. Il faut relativiser. La détresse n’est pas chez ceux qui vont faire neuf courses en onze semaines. Je pense que c’est un privilège de pouvoir travailler en Formule 1."
Le Français rappelle que "tous les protocoles ont été longs à rédiger et à mettre en place. Ils impliquent d’énormes contraintes pour tous ceux qui participent à ces épreuves. Mais c’était la seule solution. Il ne faut jamais crier victoire car les rouages peuvent se gripper très vite mais aujourd’hui, l’implication méthodique et rigoureuse permet que cela se passe bien."
La F1 pourrait en effet à un moment ou un autre se heurter à un écueil, comme une reprise du Covid dans un pays où elle devrait se rendre. On parle aujourd’hui de Barcelone, qui reconfine alors qu’une course doit s’y tenir dans un peu moins d’un mois.
"Tout m’inquiète. Cela peut recommencer ici demain, ou mardi à Paris. Il faut rester vigilants. Les gouvernements, en appliquant des règles strictes, sont le meilleur garde-fou contre ce mal invisible en forçant les populations à appliquer les gestes barrières. Si les gens étaient plus attentifs au volant, il y aurait moins de morts sur la route. J’ai confiance dans la politique des gouvernements pour affronter le Covid."