Williams avait affiché un niveau de performance impressionnant lors des essais hivernaux de Barcelone et l’on ne savait pas si elle ferait partie du wagon de tête, comme en 2014, ou si elle serait en retrait, après une saison 2016 plus compliquée.
Malgré tous les efforts de Felipe Massa, très solide ce week-end, c’est bien dans la catégorie des outsiders que se situe l’équipe anglaise. On peut bien sûr se demander ce qu’il en aurait été si Valtteri Bottas était resté cet hiver, puisqu’il devançait nettement Massa l’an dernier, mais les faits sont là : Williams s’est montrée comme quatrième force du plateau.
Williams ? Disons plutôt Massa, car du côté de Lance Stroll, le week-end a été compliqué. Très compliqué.
Sorti de la piste lors des essais libres du samedi matin, après ce qui était une erreur mineure, le Canadien était pénalisé de cinq places sur la grille de départ. Une pénalité qui ne changeait pas grand chose à son destin puisqu’il signait le 19e temps lors de la séance qualificative, avec des chiffres qui ne le mettent pas en valeur.
A deux secondes de Felipe Massa en Q1, lors de son élimination, Stroll signait un temps à trois secondes du meilleur chrono de Massa en Q3. On ne peut même plus parler d’écart à ce niveau-là, mais de gouffre, et la course était du même tonneau pour lui, puisqu’il naviguait dans les dernières places au moment de son abandon sur problèmes de freins et tournait à une seconde au tour de son équipier.
Malgré tout, Williams a placé la première voiture derrière le trio composé de Ferrari, Mercedes et Red Bull, et se place pour le moment devant Force India et Toro Rosso, dont on a encore du mal à savoir laquelle est la plus en avance.
En termes de performance pure, Toro Rosso a fait une impression bien plus forte que sa rivale indienne en amenant ses deux voitures en Q3 samedi. Aucun souci de fiabilité pour Sainz et Kvyat et les 8e et 9e place sur la grille, qui auraient certainement été une 5e ligne si Ricciardo avait participé à cette fin de séance.
Dans le même temps, Pérez, Ocon et leurs panthères roses ne franchissaient pas la dernière étape de la qualification et échouaient aux 11e et 14e rangs, puis de gagner une place suite à la pénalité de Ricciardo.
En course en revanche, le Mexicain a rappelé une fois de plus qu’il est un métronome et a devancé les deux monoplaces italiennes au prix d’une course solide, sans toutefois pouvoir lutter au niveau de la performance, une fois encore. En effet, Daniil Kvyat signait un impressionnant 4e temps en course, derrière les deux Ferrari et Valtteri Bottas.
Pour le moment, on se doit de donner l’avantage à Toro Rosso face à Force India, mais cette dernière a signé des débuts prometteurs, d’autant qu’elle est l’une des meilleurs équipes de milieu de tableau en ce qui concerne le développement.
On ne peut pas terminer le chapitre de cette lutte au sein du peloton sans parler de Haas car même si le résultat final a été désastreux pour l’équipe américaine, avec un double abandon, le niveau de performance affiché tout au long du week-end, et spécialement en qualifications, a de quoi donner le sourire à Romain Grosjean et aux siens.
Le Français a tout simplement réalisé la meilleure qualification de la jeune équipe grâce à sa 6e place sur la grille et luttait entre Massa et les Toro Rosso en début de course, avant que son moteur ne rende l’âme. Si Kevin Magnussen est totalement passé au travers de son week-end et ne représente pas le niveau de performance de Haas, le Français a largement réussi son entrée en matière et pourra se mêler à la lutte pour les points.
Une lutte qui promet d’opposer les Williams, au moins celle de Massa, Toro Rosso, Force India et Haas, sans prendre en compte l’absence de fiabilité qui a frappé Haas ce week-end et qui pourrait s’abattre sur Toro Rosso et son moteur Renault. Une chose est sure, les places dans les points vont être chères.