L’affaire du salaire non payé de Kimi Raikkonen à Abu Dhabi a relancé de plus belle le débat sur les coûts en F1. Comment une grande équipe comme Lotus, qui se bat avec les meilleurs, peut-elle souffrir autant sur le plan financier au point de n’avoir pas versé un euro au Finlandais en 2013 ?
Pour Eric Boullier, ces problèmes ne touchent pas que son équipe.
"Les projecteurs se sont mis sur nous mais il n’y a pas que nous. Je pense que la plupart des équipes sur la grille, si elles navaient pas le soutien d’actionnaires qui injectent de l’argent, seraient mortes," explique le patron de Lotus en F1.
"Tout le monde sait, tout le monde reconnait que les coûts sont trop élevés en F1. Mais malheureusement, pour être compétitif, il y a un minimum à dépenser et ce minimum aujourd’hui est d’au moins 50% du budget des top teams. C’est toujours beaucoup d’argent, ce n’est pas pérenne. Il faut baisser les coûts ou augmenter les revenus, en tout cas nous devons faire quelque chose."
N’est-il pas déjà trop tard ? Voilà de longues années que la F1 s’interroge sur la manière de réduire les coûts, sans mesures très concrètes au final.
"Je pense qu’il est déjà tard mais il n’est jamais trop tard," estime l’ambassadeur de Renault en F1, Alain Prost. "Les budgets sont trop élevés par rapport aux revenus, aux sponsors. Il y a de nombreuses choses qu’il aurait fallu faire depuis longtemps. Cela rester toutefois une compétition et il est très difficile de stopper quelqu’un qui veut dépenser beaucoup d’argent."
"Il faut donc trouver d’autres idées puisqu’on ne peut arrêter ça. Les équipes dépensent par exemple énormément sur l’aérodynamique. J’ai toujours dit que je ne comprenais pas pourquoi on avait donné tant d’importance à ce domaine en F1. Il faut la réduire avec les règles. On pourrait revenir à des fonds plats, des pneus plus larges, afin de favoriser à nouveau l’adhérence mécanique."