Caterham et Marussia avaient-elles les reins assez solides pour continuer de manière pérenne en Formule 1 ? La question peut être posée après leur placement sous administration judiciaire le mois dernier, une administration qui pourrait se transformer en liquidation si des repreneurs ne se manifestent pas.
Pour Cyril Abiteboul, directeur de Renault Sport F1, ce n’est pas vraiment une surprise. Le Français a aussi été directeur de Caterham F1 pendant un peu moins de deux ans, jusqu’à la reprise de l’équipe par Engavest.
"Dans leur situation, faire de la F1 était tout simplement impossible," confie-t-il au magazine AutoHebdo.
"Il suffit de regarder leur comptabilité et le modèle économique de la F1 pour comprendre que leur aventure était vouée à l’échec. Sans un actionnaire ayant la capacité d’investir parce qu’il a soit une dose de folie qui ne durera pas, soit un projet commercial puissant et rentable, du style de Red Bull ou d’un constructeur automobile, la F1 est intouchable."
Abiteboul estime même que se lancer aujourd’hui avec une équipe compétitive est très difficile, même pour quelqu’un capable d’aligner plusieurs centaines de millions d’euros comme le grand patron de Red Bull.
"Même Dietrich Mateschitz serait incapable aujourd’hui de reconstruire une écurie. Au moment de lancer un projet, l’investisseur se pose toujours la question d’une opportunité de sortie. Or, la F1 n’en offre plus, son modèle économique n’est plus viable."