Renault ayant racheté Lotus au dernier moment, le constructeur français est conscient que 2016 sera une année compliquée pour sa nouvelle écurie de Formule 1. Mais le PDG, Carlos Ghosn, est allé plus loin en affirmant que le podium ne serait pas l’objectif avant 2018, ce que certains ont interprété comme un manque d’ambition.
« Ah bon ? a répondu le directeur général de Renault, Cyril Abiteboul, à Auto Motor und Sport. Il a fallu 5 ans à Red Bull tout comme à Mercedes. Je dirais plutôt que notre plan est ambitieux. On peut cependant affirmer que nous ne serons pas sur le podium cette année, c’est absolument impossible. Tout ce que nous faisons cette année a pour but de préparer 2017 et 2018, où les podiums devront alors être accessibles. »
« Nous avons maintenant de très bonnes choses en préparation. Pour la première fois, nous savons ce que nous avons à faire pour améliorer de façon fiable le moteur. Mais ça prend du temps. »
« Avec le châssis, il y a clairement des compromis. Il a été dessiné pour le moteur Mercedes alors il présente des inconvénients dans sa conception. Mais une fois encore, 2016 sera notre année de préparation à 2017. »
Frédéric Vasseur, le directeur d’équipe, se range derrière Abiteboul mais ajoute que Renault devra gérer avec finesse : « je dois décider de la répartition des ressources. Si nous arrêtons le développement de la voiture 2016, le personnel risque de perdre sa motivation. »
« Ce dont nous avons besoin, reprend Abiteboul, c’est d’une plateforme sur laquelle nous pourrons construire des choses. C’est pour ça que nous avons demandé à Enstone de rester prudente dans un premier temps. Nous n’allons pas précipiter les choses car il nous faut du kilométrage pour la voiture, le moteur et les pilotes. »
Et si l’usine d’Enstone devrait accueillir 200 personnes supplémentaires à terme, les 250 membres de l’équipe moteur à Viry-Chatillon sont suffisants : « bien que Red Bull ait toujours dit que ce n’était pas assez, je peux vous assurer que Viry dispose du personnel et des ressources nécessaires. »
Ceci dit, Abiteboul ne refuserait pas de débaucher certains membre du personnel des écuries concurrentes, à l’image de Ferrari avec Mercedes.
« Évidemment, mais pour séduire les concurrents, il faut être attirant. Et c’était loin d’être le cas pour nous, parce que nos plans n’étaient pas clairs. C’est maintenant différent, puisque nous avons un projet à long terme. »