Cyril Abiteboul, le patron de Renault F1, doit s’occuper d’un dossier chaud : la relation avec Red Bull, qui tarde toujours à annoncer sa décision pour 2019. L’écurie autrichienne se plaint d’un retard de cinq dixièmes en qualifications du V6 Renault sur le V6 Mercedes, mais Cyril Abiteboul a renvoyé Christian Horner dans ses cordes sur ce point à Montréal.
« Non, je ne suis pas vraiment d’accord, il n’y a pas une demie-seconde, d’ailleurs, ce n’est pas ce qui séparait les Red Bull de la pole. Je sais qu’ils sont extrêmement fiers de leur châssis, mais c’est faux. En course, on est quasiment à égalité, selon le benchmark. Et on ne va pas s’arrêter là. Car on va avoir la spec C qui aura une évolution encore plus importante. On sait que Mercedes va arriver avec une évolution moteur, donc on reste prudents. »
« En qualifications, on prend un peu plus effectivement, mais on commence à comprendre des choses, on travaille sur des programmes ça va prendre du temps. Je ne suis donc absolument pas d’accord avec Christian Horner, il n’y a pas 5 ou 6 dixièmes d’écart. Mais on n’est jamais d’accord avec la mesure de la performance, à chaque fois qu’on en parle. Mais le jour approche où Christian devra parler avec quelqu’un d’autre que Renault ! Et ce jour commence à approcher, car Red Bull prend son temps, et parce qu’on ne va pas attendre éternellement. »
« La différence en qualifications ? Je pense qu’elle est de 10 ou 15 kilowatts [20 chevaux environ], pas plus. Oui, ça a un impact. A peu près 2 dixièmes, je pense. Et il faut qu’on travaille dessus. »
Pour mettre la pression sur Red Bull, Renault n’entend pas fixer une « deadline » aux Autrichiens. On peut sentir toutefois l’impatience bouillir chez Cyril Abiteboul…
« La réponse approche. Red Bull sait qu’on ne va pas attendre éternellement. Ils nous ont encore parlé d’une autre date… ça change tout le temps. Cela devait être ici, puis en France, maintenant c’est en Autriche. Je ne vais pas donner une date butoir parce que ce n’est pas le genre de la maison, et on travaille ensemble depuis 12 ans. Mais le jour approche où on ne pourra plus proposer les mêmes garanties à Red Bull, au-delà de quelques jours. Sinon ils n’auront plus qu’à discuter avec Honda. Encore une fois, ces discussions sont entre Red Bull et nous-mêmes. Il faut qu’ils prennent une décision, et désormais, ils ont toutes les infos en main pour le faire. »