Jean Alesi, l’un des ambassadeurs du nouveau Grand Prix de France, de retour en 2018, se souvient de son premier Grand Prix de Formule 1. C’était justement sur la piste du Paul Ricard, qui accueillera la course l’an prochain.
"Je me souviens de chaque virage, de mes sensations au volant, d’une voiture performante (Tyrrell) et en laquelle j’avais confiance pour tenter. 9 juillet 1989. Mon premier Grand Prix de Formule 1. En France. Au Circuit Paul Ricard. Chez moi. Seizième sur la grille de départ, quatrième à l’arrivée d’une course marquée par de très nombreux incidents. Je suis passé ce jour-là de l’ombre à la lumière. Le matin, j’étais un inconnu, le soir toutes les écuries et tous les médias parlaient de moi. J’avais saisi ma chance. A 25 ans, une carrière en Formule 1 s’ouvrait à moi. J’ai poussé la porte," confie-t-il.
Alesi se rappelle que c’est le hasard des choses qui lui a permis de faire ses débuts aussi tôt dans la catégorie reine.
"Cette opportunité, je la dois à un conflit de sponsoring peu avant chez Tyrrell. La marque qui y soutenait Michele Alboreto s’est retirée dès lors que l’écurie a signé un partenariat titre avec l’un de ses concurrents directs. Le même sponsor que l’écurie Jordan avec laquelle j’étais en train de remporter le titre en Formule 3000. Je suppose que Ken Tyrrell, Eddie Jordan et ce sponsor ont rapidement évoqué la possibilité de faire un coup en me titularisant pour la première fois en F1 au Castellet…"
"Avec le recul, c’est une période assez incroyable de ma carrière. Neuf mois plus tôt, je n’ai plus rien, je suis sans volant. Après mon titre national en Formule 3 en 1987, ma collaboration avec l’équipe Oreca s’est mal passée en 1988 en Formule 3000. Pour me montrer, je monte une petite équipe avec mon frère José pour aller disputer le prestigieux Grand Prix de Formule 3 International de Macao. C’est un circuit fou, j’y vais pour attaquer."
"Deuxième de la course qualificative, je suis en tête du Grand Prix quand un de mes pneus se délamine ! Je m’accroche, refuse d’abandonner et passe la ligne sur trois roues à la quinzième place. Ma combativité plait à Eddie Jordan, je rejoins son écurie en Formule 3000 pour la saison 1989. Lorsque le championnat débute en avril à Silverstone, je suis loin de me douter que je vais disputer le Grand Prix de France quatre mois plus tard…"
L’Avignonnais n’a jamais remporté de Grand Prix à domicile. Sa seule victoire en Formule 1 a en effet été signée en 1995, à Montréal. Mais Alesi a tout de même de bons souvenirs. Au Paul Ricard comme à Magny-Cours.
"J’ai disputé 13 Grands Prix de France, je suis monté sur le podium en 1996, ce fut toujours un énorme plaisir de donner le meilleur de moi-même à domicile, d’échanger et de partager avec les fans. Bien plus qu’une tradition à raviver, le retour de la Formule 1 dans notre pays est riche d’opportunités. Il y a un savoir-faire français dans le sport automobile, les perspectives sportives, technologiques, industrielles et commerciales sont réelles, les enjeux importants dans de nombreux domaines."
"Le Circuit Paul Ricard est à l’image de cette modernité française, et la remarquable qualité de ce site innovant dépasse bien des standards techniques, sans oublier son charme et son authenticité."