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Allison : Mercedes a trouvé des solutions ‘extrêmes’ pour la W09

Grâce à l’expérience de l’an passé

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A l’occasion de la présentation officielle de la Mercedes W09 EQ Power+, James Allison, le directeur technique de l’écurie, est revenu sur les coulisses et les détails de la conception de cette nouvelle monoplace. L’ancien de Ferrari et de Lotus sait que pour son écurie actuelle, l’objectif ne doit être que le titre mondial. Mais cette nouvelle monoplace en sera-t-elle autant capable que ses devancières ?

Mercedes a présenté la W09 EQ Power+ aujourd’hui. Depuis quand travaillez-vous dessus ?

« Une équipe gère toujours deux choses à la fois. Il faut disputer un championnat avec une voiture conçue il y a un an. Et en parallèle des courses au fur et à mesure de la saison, l’équipe doit essayer d’imaginer la prochaine voiture. Donc la nouvelle voiture était sur la planche à dessin avant janvier 2017. »

Les usines de Brackley et Brixworth ont fonctionné à plein régime ces dernières semaines. Mais que se passait-il plus exactement en coulisses ?

« L’hiver est une période intense. Les plannings sont remplis d’objectifs à remplir, le groupe de design doit produire des centaines de nouveaux designs par jour pour que les pièces soient construites. Tout le personnel chargé du test de ces pièces et du développement, et le personnel affecté à la soufflerie, doivent se tenir prêts pour assembler les pièces qui leur arrivent afin qu’elles soient testées. Cela nous permet d’être raisonnablement certains que toutes les pièces soient assez résistantes tout en ayant le bon design, afin qu’elles soient fiables. »

Lors du développement de cette monoplace, quelles sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées ?

« Nous étions engagés dans un vrai duel au championnat l’an dernier, un combat qui semblait devoir se jouer jusqu’à la dernière course pendant une bonne partie de la saison. Ce championnat, bien sûr, nous a demandé beaucoup d’efforts. Et donc, tout au long de la saison dernière, nous avons dû constamment tenter de jongler correctement entre deux objectifs : gagner le championnat 2017 et ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. Le défi était de s’assurer que tout ce que nous développions pour la voiture de l’an dernier pourrait non seulement nous faire gagner le championnat 2017, mais encore être transposable sur la voiture de 2018. Le temps dira si nous avons bien réussi à jongler entre ces deux objectifs ou non. Un autre défi important incombait largement à nos camarades de Brixworth [l’usine moteur]. Passer à une limite de trois moteurs maximum par saison demande un effort significatif en termes de fiabilité moteur, et nous sommes aussi déterminés à ne pas sacrifier de la puissance dans ce but. Le halo a enfin demandé beaucoup de travail, mais rien de comparable avec les autres chantiers que j’ai évoqués. »

Que pouvez-vous dire au sujet du design de cette nouvelle voiture ?

« Sur tous les plans, le design est plus élégant que l’an passé. Le règlement de l’an dernier était tout à fait nouveau et nous n’étions pas assez certains de la direction que nous allions prendre dans le développement. Donc nous avions laissé sur la voiture de l’an dernier une certaine marge de manœuvre pour que nous puissions nous adapter à la situation, s’il s’était avéré nécessaire de changer certains aspects de la voiture. Cette année, nous sommes un peu plus confiants, donc nous avons pu nous engager plus avant dans l’exploration de certains concepts. Donc nous avons un châssis bien plus fin que par le passé et nous avons poussé certaines pièces jusqu’à l’extrême. C’est ce qui explique en bonne partie l’élégance de la voiture. C’est amusant : la voiture sur laquelle vous avez tant travaillé l’an dernier, et que vous adoriez, semble tout à fait anachronique quand vous la comparez à la nouvelle, et c’est le cas de bien des voitures de course. Rien ne vieillit plus vite qu’une voiture de sport. »

Toto Wolff a marqué les esprits en qualifiant de « diva » la monoplace de l’an dernier. Cette nouvelle monoplace sera-t-elle aussi inconstante et imprévisible ?

« Il y aura toujours un peu de « diva » dans cette nouvelle voiture parce que personne n’a jamais construit une voiture sans point faible. Il n’a jamais été facile de travailler sur la voiture de l’an dernier, même sur des pistes où nous étions solides. Nous réussissions à être compétitifs sur certains circuits, mais ce n’était jamais facile. Nous espérons avoir fait quelques pas en avant avec cette voiture, et nous espérons aussi que notre nouvelle monoplace sera un peu plus facile à comprendre pour nos pilotes et nos ingénieurs. L’an dernier, nous devions faire des choses qui étaient assez contre-intuitives. Nous avons essayé de créer une voiture qui soit un peu plus régulière cette saison. Mais le travail sur la souplesse de conduite de la voiture n’est qu’une partie émergée de l’iceberg. Chaque année offre son lot de défis pour être compétitif. Vous voulez trouver plus d’appuis. Vous voulez vous assurer que vous trouverez plus d’appuis tout en conservant une traînée faible et sympathique. Vous voulez vous assurer que votre moteur soit plus puissant que l’an dernier. Vous voulez vous assurer d’avoir amélioré la fiabilité de la voiture, sans l’avoir sacrifiée au bénéfice d’un surcroît de puissance. »

L’an dernier, Mercedes avait le plus long empattement du plateau. Qu’en est-il cette année ?

« L’empattement n’a pas changé. Quand vous déterminez la direction de votre travail d’une année à l’autre, vous essayez de gommer les faiblesses de votre voiture et d’en conserver les points forts. L’empattement que nous avions l’an dernier nous a donné l’avantage au fur et à mesure de la saison, donc nous avons conservé le même pour cette année. »

Au sujet de l’inclinaison du plancher, avez-vous apporté quelques changements ?

« Nous essayons toujours d’optimiser la partie suspension et la partie aérodynamique pour que tout fonctionne bien ensemble. Nous voulons nous assurer que les parties supérieures de l’avant comme de l’arrière de la voiture soient bien équilibrées pour nous donner un appui maximal, afin que la voiture soit sympathique à conduire et très maniable, que ce soit pour des virages lents ou rapides. La voiture a un peu évolué au niveau de l’inclinaison du plancher par rapport à l’an dernier, mais probablement pas assez pour que ma mère puisse le remarquer ! »

Parlons de vous sur un plan plus personnel. Vous avez rejoint Mercedes peu avant le début de la saison 2017. Vous sentez-vous pleinement intégré à l’écurie aujourd’hui ?

« En mars dernier, j’étais excité et intimidé à l’idée de rejoindre l’écurie tenante du titre. En affrontant les montagnes russes de la saison dernière, mois après mois, je me sentais de plus en plus satisfait d’avoir rejoint cette équipe. Nous aimons travailler dans ce sport parce que nous aimons ressentir que nous appartenons à une équipe. Et ce ne peut être le cas si vous rejoignez l’écurie au milieu d’une saison. Au fur et à mesure des semaines, je me suis senti de plus en plus comme un membre à part entière de cette équipe formidable, et cela m’a apporté une immense satisfaction. »

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