La course frustrante de Monaco a laissé l’équipe Lotus face à des interrogations sur ce qui n’avait pas fonctionné. Le Directeur technique, James Allison, donne son éclairage sur un dimanche à oublier.
Après le temps de la réflexion, qu’est-ce qui n’a pas marché à Monaco ?
Le point le plus difficile à cerner est de savoir si la performance de Romain aurait été identique à celle de Kimi, s’il n’avait pas abandonné si tôt. Rien de ce que nous avons observé le jeudi et le samedi ne paraissait suggérer cela, mais s’il avait subi la même usure de ses pneus, la course aurait été difficile pour lui aussi.
Kimi a manqué la première séance d’essais libres pour un changement sur sa direction. Cela est-il un sujet d’inquiétude ?
Monaco réclame un réglage de direction spécifique. Ce qui impose des composants de suspension différents pour permettre un rayon de braquage suffisant. Par ailleurs, nous avons essayé un réglage plus pointu pour Kimi. Ce sont des choses impossibles à tester avant, aussi ont-elles été essayées lors de la première séance libre. Mais il est apparu rapidement évident que cela n’allait pas. La modification nécessite beaucoup de temps et nous avons dû commencer immédiatement lors de cette séance. Nous avons aussi remarqué la performance de Romain malgré son manque d’expérience en F1 à Monaco. Kimi a souffert avec la voiture et avec les pneus pendant tout le week-end et je pense qu’il en aurait été de même s’il avait roulé en première séance. Le réglage de base de la direction a permis à Kimi de monter sur le podium déjà, mais nous continuons à travailler pour l’affiner et le conformer exactement à ses souhaits.
Les températures de la piste et des gommes ont-elles joué un rôle ?
Très difficile à dire. Pendant l’essentiel de la course, la température au sol se situait dans les 30°, ce qui n’est pas inhabituel. Depuis le début de la saison, plusieurs circuits ont offert des conditions similaires et elles n’ont pas causé de problème pour maintenir les gommes dans leur fenêtre d’utilisation. Le plus inhabituel à Monaco est, probablement, le revêtement très lisse, bien plus que sur d’autres circuits. Or, la E20 s’est généralement mieux comportée sur des asphaltes plus durs.
Apparemment, Kimi a plus souffert que les autres de la dégradation de ses pneus. Pourtant, auparavant, la E20 semblait plutôt douce dans ce domaine…
C’était un peu une surprise. Cette année, chaque équipe fait un peu le yoyo avec les pneus, mais nous l’avons certainement moins subi que d’autres. En fait, nous n’en avions jamais souffert avant Monaco. Mais en prenant une attitude positive, au rythme de cinq bonnes courses pour une mauvaise, nous serons bien placés cette saison.