Après un an de purgatoire plus qu’utile en tant qu’essayeur chez Renault, c’est en tant que titulaire que Fernando Alonso aborde l’année 2003 avec l’équipe française. Et la bonne nouvelle pour lui, qui a avalé les kilomètres en essais tout au long de la saison 2002, c’est qu’il a eu son mot à dire sur la nouvelle monoplace.
Il faut aussi noter que la Renault R23 embarque un V10 dont l’angle est très improbable, puisqu’il est à 111° contre 90 pour les autres moteurs alors engagés en F1. Du côté des inconvénients, le bloc est lourd et encombrant mais aussi peu fiable vu son installation, mais il présente l’énorme avantage de baisser le centre de gravité de la monoplace et ainsi l’aider à une meilleure agilité.
Qualifié 10e et septième à l’arrivé en Australie, il ne faut pas attendre plus tard que la deuxième course de la saison pour voir Alonso signer sa première pole position en carrière. La course est finalement remportée par Kimi Räikkönen, une grande première pour le Finlandais, et Alonso franchit la ligne en troisième place.
Il répète ce résultat au Brésil lors de la course suivante et signe son meilleur résultat en carrière jusque là en Espagne, à domicile, où il ravit son public en étant le seul à lutter contre les Ferrari de Michael Schumacher et Rubens Barrichello, puisqu’il s’intercale finalement entre les deux hommes.
La suite de la saison est un peu plus délicate, il enregistre encore des top 5 mais abandonne plus souvent. Il subira cinq abandons au total dans la saison, dont quatre consécutifs à des problèmes de fiabilité du bloc propulseur. Au Brésil, il est classé mais la course se termine sur un accident énorme pour lui, après avoir percuté une roue de la Jaguar de Mark Webber.
C’est notamment à cause de qualifications plus compliquées qu’il peine à jouer le podium jusqu’au mois d’août, lors du Grand Prix de Hongrie. Qualifié en pole position et bénéficiant des bienfaits du moteur à angle plus ouvert, Alonso survole la course et prend notamment un tour à Michael Schumacher ! Seul Juan Pablo Montoya l’empêche de signer son premier hat trick en même temps que sa première victoire.
Les trois dernières courses de la saison (qui se termine le 12 octobre après seulement deux manches hors Europe !) ne lui sont pas favorables et il marque un point en Italie avant de conclure sa saison par deux abandons.
Mais les progrès de Renault et la fulgurante arrivée d’Alonso dans le groupe de tête laissent entrevoir une équipe capable de lutter plus régulièrement pour de bonnes positions l’année suivante. Seule inconnue, et pas des moindres, le moteur, puisque l’équipe prend le parti totalement inverse pour la saison suivante et développe un V10 à 72 degrés, soit plus fermé que ceux de la concurrence !