Fernando Alonso va quitter la Formule 1 avec la tête haute, assurant avoir donné de son maximum. S’il lui reste une course à disputer, il a battu son équipier en qualifications, comme ce fut le cas à chaque course cette saison, et estime avoir donné le maximum sur ce plan là.
"Je suis heureux de ma parfaite saison en termes de qualifications" admet-il. "Cela fait 21-0 avec la même voiture, je ne pense pas que quelqu’un l’ait fait avant. Je suis au moins heureux de cela."
Celui qui fait souvent le spectacle avoue pourtant une certaine gêne à voir tout le paddock lui dire au revoir, comme il l’expliquait peu avant la soirée en son honneur dans le paddock de Yas Marina : "Je suis plus timide que tout le monde le pense, et j’aimerais être invisible jusqu’à lundi. Mais je dois encore beaucoup parler."
Il avoue que quitter la Formule 1 est difficile, même si l’avenir lui réserve d’autres défis sportifs : "Même si je pilote dans d’autres catégories, et que j’essaierai de piloter dans le monde entier, je pense que ma vie sera toujours avec la Formule 1. Je serai toujours un pilote de Formule 1, ou un ex-pilote de Formule 1."
"Mon style de pilotage, ma philosophie de pilotage et mes compétences derrière le volant d’une voiture de course seront toujours inspirés par la F1. J’aime ce sport. J’en suis tombé amoureux à un très jeune âge, en regardant mes idoles. Je suis heureux de pouvoir rester proche de la discipline, peut-être pas au volant, mais en tant que fan de F1."
Lorsqu’on lui demande quelle empreinte il espère avoir posée en F1, il avoue préférer l’idée de marquer la discipline par sa passion et son panache plutôt que par ses résultats : "En tant que battant, j’ai piloté de très bonnes voitures, j’ai piloté des voitures plus lentes avec la même motivation, les mêmes ambitions et le même amour de la compétition."
"Je cours chaque semaine de ma vie. Parfois c’est ici dans le paddock, parfois je passe d’autres week-ends sur des circuits de kart, parfois dans d’autres voitures de sport, et au pire, je cours sur des jeux vidéos. Je suis un pilote de course à temps plein. C’est probablement comme ça que j’espère laisser un souvenir dans le futur."
Flavio Briatore est à Abu Dhabi pour assister à la dernière course de la carrière de son protégé mais veut rappeler que l’Espagnol ne prend pour l’instant qu’une année sabbatique. Il se permet aussi de lancer une réflexion sur les regrets que devrait avoir Ferrari de ne pas avoir Alonso dans ses rangs.
"Ferrari aurait gagné le titre avec Fernando cette année, sans aucun doute" déclare l’ancien directeur de Renault. "La différence pour eux cette année a été les pilotes. Avec Fernando, s’il a une voiture qui vaut la troisième place, il est troisième. S’il a une voiture qui peut gagner, il gagne. Et à chaque fois, il fait toujours un peu mieux que ce que vaut la voiture."
"Je pense que pour le moment, Fernando prend une année sabbatique. Nous verrons ce qu’il se passe. Il a eu quatre années très frustrantes avec des performances ridicules de McLaren" poursuit l’Italien, toujours très peu subtile.
Pour Bernie Ecclestone, le départ d’Alonso n’est pas définitif non plus : "J’ai le sentiment qu’il reviendra car la F1 a encore besoin de lui. Je me fous dans quelle équipe c’est, bien que je doute qu’il puisse retourner chez Ferrari ou qu’il revienne chez McLaren."
"Je sais qu’avec une voiture capable de gagner, il ne serait jamais parti. Il a peut-être pris de mauvaises décisions quand il a choisi son équipe, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas triste de le voir en difficulté durant les dernières années" conclut l’ancien dirigeant de la F1.