Le débat autour de la carrière de Fernando Alonso en Formule 1 continue, alors que celle-ci est à son crépuscule. Avec deux titres et 17 années passées à être considéré comme l’un des meilleurs pilotes du plateau, l’Espagnol a accompli de très belles choses en F1, mais il reste toutefois un goût d’inachevé.
Qui aurait pu dire, fin 2006, alors qu’il dominait la Formule 1 en ayant battu Kimi Räikkönen puis Michael Schumacher et qu’il venait de signer un contrat à long terme avec une équipe McLaren de retour au sommet, que l’Espagnol venait de remporter son dernier titre ?
Et pourtant, il lui aura manqué entre deux et quatre points pour collecter trois titres mondiaux supplémentaires, en 2007, 2010 et 2012. Mais c’est là tout le paradoxe d’Alonso, un double champion dont les deux titres ne semblent pas suffisants pour traduire son talent au volant.
Car s’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à l’Espagnol, c’est sa capacité à piloter au plus haut niveau. Mais à la suite de mauvais choix, de malchance, et d’un peu de facteurs mélangés, ses deux titres n’ont pas été suivis par d’autres couronnes.
En 2007, il manque le titre pour deux points suite au climat de conflit avec Lewis Hamilton mais aussi à cause d’une sortie de piste au Japon. En 2010, il est de nouveau en lice pour la couronne mais Ferrari rate totalement sa stratégie en oubliant Sebastian Vettel qui remporte son premier titre.
Pourtant, cette année-là, il lutte face aux Red Bull malgré une voiture qui leur rend en moyenne sept dixièmes de seconde par tour et revient en lice malgré un déficit de plus de 40 points en milieu de saison.
Mais c’est en 2012 qu’il a été certainement le meilleur, au volant d’une Ferrari inférieure à la Red Bull, à la McLaren et même parfois à la Mercedes. Auteur de trois victoires, il s’est battu jusqu’à la dernière course d’Interlagos pour tenter de subtiliser la couronne à Vettel, en vain. Le manque de chance qu’il a rencontré cette année-là, notamment pris dans deux accrochages au premier virage à Suzuka et surtout Spa, doit encore lui apporter son lot de frustration.
Parti de chez McLaren au moment du conflit avec Hamilton, il y est finalement revenu au moment où la frustration se faisait trop grande, toutefois conscient du risque qu’il prenait et du défi qui l’attendait. Un défi de trop grande taille pour n’importe quel pilote...
Vettel a signé à sa place et remporté trois courses en 2015, cinq en 2017 et déjà quatre cette saison, pendant qu’Alonso souffrait chez McLaren. Cependant, il a semblé humainement plus épanoui à Woking, là où les victoires et podiums ne semblaient plus lui suffire à Maranello. Malgré une fin de carrière un peu triste, il tournera la page avec le sentiment du devoir accompli et sans trop craindre d’être parti, encore une fois, au mauvais moment.