Fernando Alonso semblait fatigué à l’arrivée du Grand Prix de Chine, surtout moralement. La pause de trois semaines entre la course de Shanghai et celle d’Istanbul était donc la bienvenue.
"Cette pause était plus que nécessaire après un tel début de saison. Je ne suis plus retourné chez moi depuis un mois, car entre l’Australie et la Malaisie, je suis resté dans cette partie du monde. Cela fait donc du bien d’avoir un peu de temps à passer avec la famille et mes amis les plus proches. En vérité il y a toujours quelque chose à faire, car il faut que je reste en bonne forme, car après cette pause plus longue que d’habitude, il y aura un mois de mai très chargé avec trois Grands Prix, Turquie, Espagne et Monaco, en l’espace de quatre semaines," déclare Fernando Alonso.
La fatigue que ressent le champion espagnol est probablement accentuée par le manque de compétitivité de sa monoplace. "Ce n’est certainement pas le début de saison que nous espérions pour nous et pour nos fans. Felipe et moi avons marqué un total de cinquante points et ce n’est vraiment pas beaucoup. Nous savons que nous ne sommes pas assez performants pour le moment, mais nous sommes aussi conscients que cette situation peut changer très rapidement. Cela s’est toujours passé comme ça en F1 : vous pouvez être en difficulté durant une course et vous battre pour la victoire lors de la suivante."
"Cette saison ne fait pas exception à cette règle. Après la dernière séance d’essais privés de Barcelone, tout le monde était d’accord pour dire que l’équipe McLaren n’était nulle part et finalement, elle est toujours sur les podiums et elle a même remporté la victoire en Chine. Dans le même temps, tout le monde se disait que Vettel était imbattable et nous avons tous vu comment cela s’est passé à Shanghai. Nous ne pouvons apporter un jugement définitif après seulement ces trois premières courses de la saison," poursuit le champion espagnol.
"Cela ne signifie pas que je sous-estime la gravité de cette situation, car c’est loin d’être le cas. Il faut que nous nous mettions sérieusement au travail dans tous les domaines. Le succès n’est possible que lorsque tout fonctionne parfaitement : la voiture, la stratégie, les arrêts au stand, le pilote et toutes les autres personnes. Je suis resté en contact permanent avec les ingénieurs ces derniers jours et je sais que le développement de notre voiture se poursuit sans relâche à Maranello. Il faut que nous rattrapions notre retard le plus rapidement possible. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre trop de temps, car les autres ne vont pas se tourner les pouces au cours des prochaines semaines."
"J’ai une grande confiance en l’équipe. Par le passé, j’ai pu me rendre compte de la capacité de Ferrari à revenir au sommet, d’abord en tant qu’adversaire et ensuite de l’intérieur de l’équipe. Je me souviens que lorsque j’étais chez Renault en 2006, j’avais réussi à creuser un bel écart en début de saison, mais Ferrari et Schumacher sont revenus très fort et ils m’avaient dépassé à deux courses de la fin de la saison. Il faut aussi se souvenir de ce qui s’est passé l’année dernière. En Turquie et ensuite en Grande-Bretagne, on nous suggérait de nous concentrer sur la préparation de la saison suivante, mais nous n’avons jamais baissé les bras et nous nous sommes finalement battus pour le titre jusqu’à la dernière course. Cela sonne comme un slogan, mais c’est la stricte vérité : ne jamais baisser les bras en F1," ajoute-t-il.