Fernando Alonso est souvent considéré comme l’un des meilleurs pilotes de sa génération, mais il n’a que deux titres à son actif alors que son grand rival Sebastian Vettel est déjà quadruple champion du monde. Est-ce que cela l’agace ce manque de réussite ?
“Oui, un peu,” avoue Fernando Alonso. “Je continue à penser qu’il me reste encore de nombreuses années à faire en F1 afin de remporter les titres que j’aurais peut-être pu remporter par le passé, par exemple en 2010 et 2012. Ce sont deux exemples. Je reste persuadé que lorsque j’arrêterai la F1, j’aurai plus que deux titres, je ne sais pas combien, mais plus que deux.”
“Si je ne devais pas atteindre cet objectif, ce serait dommage, ce serait triste, car j’ai eu de nombreuses occasions, mais je crois que j’en aurai d’autres et la prochaine, je ne passerai plus à côté,” poursuit le champion espagnol.
Sebastian Vettel est devenu quadruple champion du monde cette année comme Alain Prost avant lui. Seuls Jean Manuel Fangio et Michael Schumacher ont fait mieux que lui. Vettel mérite-t-il sa place aux côtés de tels pilotes ?
“Seul le temps nous le dira, il a encore beaucoup de temps à passer en F1. Il a 26 ans et lorsqu’il aura une voiture normale, pas plus compétitive que les autres, il recevra une grande reconnaissance s’il continuait à gagner. Il deviendrait l’une des légendes du sport automobile. Mais s’il devait terminer les courses à la quatrième, cinquième ou septième place avec une voiture normale, ce serait une mauvaise nouvelle pour lui, car les gens accorderont encore moins d’importance à ses titres qu’ils ne le font aujourd’hui.”
Fernando Alonso est vice-champion du monde pour la troisième fois en quatre ans, c’est-à-dire depuis qu’il roule pour Ferrari. Ne ressent-il pas de la frustration ? “Il y en a eu, il y a eu beaucoup de frustration chez Ferrari, cela ne fait aucun doute. Nous espérons nous battre pour le titre chaque année. Lorsque Red Bull domine pendant une année, c’est acceptable, car c’est une grande équipe avec de bons aérodynamiciens, mais lorsque cela arrive deux années de suite, la frustration commence à monter. Lorsque cela arrive chaque année, il y a de plus en plus de frustration et l’ambiance dans toutes les équipes se dégrade.”
“L’ambiance devient triste, mais nous ne pouvons pas laisser les choses se dégrader. Il est temps maintenant de faire mieux, il est temps de travailler encore plus. Il faut que nous nous motivions les uns les autres,” ajoute Fernando Alonso.
C’est cet été que Fernando Alonso a compris qu’il n’avait plus aucune chance de remporter le titre cette année. En Hongrie, lorsqu’un journaliste lui demande ce qu’il aimerait comme cadeau pour son anniversaire, le champion espagnol répondit : “la voiture de quelqu’un d’autre.”
On a appris sur le site de Ferrari que dès le lendemain, Luca di Montezemolo, président de Ferrari, lui avait téléphoné pour lui souhaiter un bon anniversaire, mais aussi pour lui tirer les oreilles et lui rappeler ses responsabilités.
Alonso affirme toutefois qu’il n’a jamais essayé de rejoindre Red Bull. “Ce ne sont que des rumeurs. Cette année, il y a eu plus de rumeurs que jamais auparavant. On n’a pas seulement parlé de moi, mais aussi de Nico (Hulkenberg) et Kimi (Raikkonen). Après l’affaire de la consigne non respectée par Vettel en Malaisie, il s’est passé de nombreuses choses, même à l’intérieur de l’équipe Red Bull. Ce fut une saison étrange, mais pour ce qui me concerne, je n’ai parlé à aucune équipe.”
Pour quelle raison ne cherche-t-il pas à quitter Ferrari puisque cette équipe est dans l’incapacité de lui confier une voiture pour vaincre au championnat ? “Tout d’abord parce que j’ai un contrat avec Ferrari (jusqu’en 2016) et je dois le respecter et je suis d’ailleurs content de le respecter. Et ensuite, je reste persuadé que Ferrari peut faire du très bon travail et c’est ce que je crois chaque année. Je crois que je suis dans la meilleure équipe pour gagner l’année prochaine et nous allons essayer de faire ça,” conclut Fernando Alonso.