Où va Ferrari ? La Scuderia fait marche arrière cette saison, et se retrouve désormais dépassée par Red Bull au classement des constructeurs. La monoplace rouge stagne en performance pure, puisque les développements ne suivent pas.
Maurizio Arrivabene, le directeur d’équipe, a admis la modestie des progrès aérodynamiques de la Ferrari. « Si nous examinons la situation maintenant, avec le recul, depuis Barcelone, nous avons fait des petits progrès en termes d’appuis – le moteur n’est pas ma préoccupation principale. Au Canada, nous avons bien réagi avec le moteur. Maintenant, le travail va s’arrêter pour la pause estivale, mais ensuite, nous devrons travailler avec toute l’énergie disponible. »
L’équilibre entre grip mécanique et aérodynamique pose particulièrement problème à la Scuderia : « Vous avez deux types de grip pour l’appui, je ne vais pas vous l’apprendre. L’un est l’appui aérodynamique et l’autre est l’appui mécanique. Nous devons travailler sur les deux domaines parce qu’ils interagissent ensemble. Parfois, pour le moment, ils parlent un langage différent. »
En attendant que Ferrari ne s’emmêle plus les pinceaux dans son développement, Red Bull est désormais devant. « Je dois dire que Red Bull s’est très bien amélioré », a confié Arrivabene, « ils sont devant nous, et c’est quelque chose que nous gardons à l’esprit. Mais cela ne signifie pas que nous allons déposer les armes durant cette période. Nous devons y penser et réagir. »
Le départ de James Allison de son poste de directeur technique ne risque cependant pas de faciliter la tâche de la Scuderia. Le sujet est toujours sensible pour Arrivabene : « James est parti pour des raisons personnelles. Je ne veux pas en parler. Nous procédons à notre réorganisation sans paniquer, parce que nous savons parfaitement ce dont nous avons besoin. Et nous savons exactement les domaines où il nous faut nous améliorer. »
Niki Lauda, le directeur non-exécutif de Mercedes, a malgré tout traduit une opinion largement répandue en confiant que le départ d’un homme qui occupait « un poste si important n’est pas une bonne nouvelle au milieu de la saison, et apporte seulement de la confusion ».
La situation à la Scuderia rappelle étrangement le tohu-bohu de la saison 2014, qui avait poussé Fernando Alonso à quitter Maranello. Sebastian Vettel, le successeur de l’Espagnol, nie toutefois avoir déjà des envies d’ailleurs : « Je pense que l’esprit d’équipe est maintenant très haut. Bien sûr, l’année dernière fut une bonne année, et celle-ci se passe un peu moins bien qu’espéré, mais nous sommes ici pour nous battre – et il n’y a aucune raison pour laisser place dès maintenant à la frustration. »