Avec 50 chevaux en plus dans l’unité de puissance Renault, Red Bull aurait-elle été championne du monde ? La question a tout de l’uchronie, mais a tout de même le mérite de souligner les qualités du châssis autrichien, sûrement handicapé par le déficit de puissance récurrent du V6 tricolore face à Mercedes ou Ferrari.
La pole et la victoire de Daniel Ricciardo à Monaco, la première ligne Red Bull à Mexico (un circuit qui nivelle les puissances moteur en raison de l’altitude), la victoire de Max Verstappen durant le même Grand Prix, sont autant de signes qui montrent que, comme lors des saisons précédentes, c’était l’unité de puissance Renault qui handicapait davantage Red Bull, en empêchant le châssis maison de développer son plein potentiel.
D’autre part, Red Bull, et plus particulièrement Daniel Ricciardo, ont souffert de trop nombreux abandons, qui ont coûté de précieux points à l’équipe au classement des constructeurs.
« Nous n’avons pas eu de fiabilité » déplore aujourd’hui Christian Horner. « Nous avons eu 11 ou 12 abandons, ce fut notre plus grand talon d’Achille. »
« C’est toujours facile à dire, mais avec des si… Mais si nous avions eu 50 chevaux de plus, alors, la saison aurait pu être assez différente. Quand vous regardez les autres moteurs, c’est un autre monde. »
« Chapeau à tout le monde à Milton Keynes pour avoir produit ce qui est peut-être l’un de nos meilleurs châssis. »
A l’inverse, Mercedes et Ferrari se sont imposés sur tous les circuits où la puissance moteur prédomine, à l’exception du Red Bull Ring – les deux Mercedes avaient alors abandonné.
Christian Horner, Helmut Marko ou Max Verstappen ont été les premiers à se plaindre de la fiabilité et de la puissance du V6 Renault. Pourquoi alors avoir décidé de rejoindre Honda l’an prochain ? Le motoriste japonais est apparu en effet en grande délicatesse durant la deuxième moitié de saison. Symboliquement, Max Verstappen, en plein Grand Prix d’Abu Dhabi, avait été gêné par la fuite d’huile du moteur Honda de Pierre Gasly… qui avait déjà changé de moteur la veille.
Christian Horner n’est pas inquiété outre-mesure par ces signes pourtant fort peu probants…
« La trajectoire va dans la bonne direction, de ce que nous pouvons voir. »
Le directeur de Red Bull s’appuie sur les données que Toro Rosso a fournies pour affirmer que Honda est déjà devant Renault en performance pure.
« L’an prochain, le but est d’avoir de la puissance et de la fiabilité. Lewis Hamilton n’a eu qu’un seul abandon cette année, comme Sebastian, sur problème mécanique. C’est ce que nous visons. »
La pression est désormais sur Honda…