La situation à Bahreïn ne fait que s’aggraver. Hier, Washington s’est dit profondément préoccupé par les violents incidents qui touchent ce petit royaume du Golfe. Cette déclaration du porte-parole de la Maison Blanche a fait suite à une vague de violences qui a tourné à l’affrontement confessionnel mardi soir lorsque des centaines de civils sunnites ont attaqué des habitants de villages chiites. Un affrontement qui est l’une des conséquences d’un attentat à la bombe qui a blessé sept policiers lundi soir dans le village chiite d’Akr, au sud de Manama, la capitale du pays.
Pendant ce temps, Bernie Ecclestone et la FIA ne semblent pas s’inquiéter de la situation et estiment toujours que le Grand Prix de Bahreïn doit avoir lieu la semaine prochaine. Ecclestone rencontrera les équipes de F1 demain à Shanghai pour traiter d’autres sujets mais, il insiste déjà sur le fait que c’est aux autorités locales de décider si la course doit être annulée ou non.
« Je vais rencontrer les équipes à propos d’autres questions », a déclaré le Britannique aux journalistes présents à Shanghai. « Il n’y a rien de spécial à propos de Bahreïn, ou à propos de Barcelone, de Monaco ou de partout ailleurs. La course est au calendrier. Et à moins qu’elle ne soit annulée par les autorités sportives du pays, nous serons là. Je ne vois aucune différence entre ici (la Chine) et Bahreïn. C’est la même chose. C’est une autre course sur le calendrier ».
Malgré l’inquiétude internationale sur la situation dans ce petit pays en proie à des violences et une sévère répression policière depuis plus d’un an (une situation qui avait déjà amené à l’annulation du Grand Prix l’année dernière, ndlr), Bernie Ecclestone ose même déclarer que tout est normal là-bas.
« Je ne vois pas pourquoi ça le serait », a répondu l’Anglais lorsqu’il lui a été demandé si cela pouvait être dangereux pour les équipes et les journalistes de se rendre là-bas. « Je ne pense pas que les gens de Bahreïn ont quoi que ce soit contre les gens de la F1 ou les journalistes. Apparemment, la population mène ses affaires comme d’habitude d’après ce qu’on m’a dit. Je n’y suis pas allé personnellement. Mais un gars de Lotus est allé là-bas pour vérifier tout ça et il a dit que tout était parfait. C’est une affaire qui marche ».
Pour Bernie Ecclestone, la F1 n’a pas à se mêler des affaires politiques des pays qu’elle visite. « Nous n’avons pas à parler de religion ou de politique. Si c’était une chanteuse pop, ils seraient là et ils chanteraient. La F1 ne doit pas s’impliquer dans la politique d’autres personnes », a conclu le grand argentier de la F1.
Dans le paddock de Shanghai, ce jeudi, le message était plutôt clair. Le Grand Prix de Bahreïn est toujours au programme de la semaine prochaine. « Il n’y a absolument rien qui a changé », a déclaré un porte-parole de la FIA à l’agence allemande SID. « A l’heure actuelle, il n’y a aucune raison de revoir notre décision prise avant la saison d’inclure Bahreïn au calendrier ».
Jean Todt, le président de la FIA, ne sera pas présent à la réunion de demain entre Bernie Ecclestone et les écuries. Il est à Taïwan en ce moment mais, il devrait être présent à Shanghai durant le week-end pour une autre réunion. D’ici là, nul doute que la situation risque encore d’évoluer.