Luca Baldisserri, ancien ingénieur en chef de Ferrari et récemment vu à la tête de l’Académie pour les jeunes pilotes, n’hésite pas à parler de climat de terreur au sein de la Scuderia.
L’Italien, ingénieur clé de l’équipe lors de l’ère Schumacher-Todt, pense que le problème est d’ordre culturel et vient du top management : le président et le directeur de la Scuderia.
"Malheureusement, ni Marchionne, ni Arrivabene, n’ont une expérience de la course automobile. Aujourd’hui, Ferrari n’est plus une équipe mais un groupe de personnes terrifiées. Dans ce climat de terreur les gars n’innovent plus, ne prennent plus de décisions, par peur de tomber en disgrâce," déclare Baldisserri.
Il a lui-même vécu cela il y a quelques années et a dû gérer la carrière de jeunes pilotes. Quelque chose qu’il a apprécié finalement puisqu’il s’occupe maintenant de la carrière de Mick Schumacher.
Baldisserri ajoute que Ferrari a perdu beaucoup de personnes très importantes. Le départ de James Allison est "une grande perte" pour Ferrari.
"Il a été remplacé par Mattia (Binotto). Mattia sait comment motiver les gens, il a une grande expérience mais ce n’est pas un directeur technique. Il sait qu’il ne peut pas concevoir de voiture, il n’a pas de connaissances très approfondies des châssis, que ce soit dans les domaines de la mécanique ou de l’aérodynamique. Je pense qu’il serait meilleur à la place de directeur d’équipe."
Lorsqu’on lui demande quand Ferrari gagnera à nouveau, il répond : "quand ils seront capables de trouver de la stabilité et une organisation efficace, avec de bonnes idées et des pilotes qui ne commettent pas d’erreurs. Raikkonen est meilleur qu’en 2015 mais Vettel est bien moins bon. Il a certainement été pris par l’engouement de l’an dernier. Mais le problème, ce n’est pas les pilotes."
"L’argent est là mais, pour gagner, il faut de la stabilité. Ceux qui sont là ne doivent pas être pressés. Je comprends que Marchionne veut gagner tout de suite mais ça ne fonctionne pas comme ça en Formule 1."