Après avoir piloté des monoplaces de F1 pendant près de deux décennies, Rubens Barrichello doit aujourd’hui se contenter de disputer le championnat nord-américain IndyCar au volant d’une monoplace beaucoup moins sophistiquée et plus lourde.
A-t-il ressenti le manque de performance de sa monoplace actuelle par rapport à sa Williams de l’année passée ? “Au premier abord, oui,” avoue Barrichello. “Mais lorsque vous arrivez à Indianapolis, vous pensez différemment à propos de la vitesse.”
“Je pilote une monoplace qui pèse 200 kilos de plus et mon style de pilotage tout en douceur et en précision n’est plus vraiment utile ici. Je dois être plus agressif et c’est contre mon instinct,” poursuit le pilote brésilien.
L’autre différence majeure entre la F1 et l’IndyCar, ce sont bien sûr les circuits sur lesquels les épreuves se disputent.
“En tant qu’ancien président du GPDA (association des pilotes de F1), je dois bien avouer que la plupart de ces circuits ne seraient pas valables pour la F1. Aucun pilote de F1 ne roulerait là-dessus. Ce sont des pistes très bosselées et il n’y a aucune zone de dégagement. Il faut s’y habituer après avoir été autant choyé en F1. Si ce championnat se disputait en Europe, il serait encore mieux.”
Rubens Barrichello est étrangement plus compétitif sur les ovales que sur les autres pistes. Comment explique-t-il cela ? “Je vais vous expliquer, c’est parce que sur les circuits ovales, je peux garder mon style de pilotage tout en douceur. Je peux rouler comme je le ressens.”
“En F1 il y a aussi un tas de gadgets électroniques qui n’existent pas ici. Par ailleurs, sur une monoplace du championnat IndyCar, il n’y a pas tellement de réglages à faire. Nous devons seulement ajuster les barres antiroulis, les amortisseurs et ce genre de choses. C’est parce qu’il y a moins d’argent dans ce championnat et cela ne me pose aucun problème. Ici, on peut faire rouler une voiture avec cinq millions de dollars alors qu’en F1 il faut au minimum dix fois plus,” ajoute-t-il.