A l’image d’autres anciens pilotes comme Jacques Villeneuve, Gerhard Berger a beaucoup de reproches à faire à la Formule 1 actuelle, à qui il demande de retourner vers ses racines.
"Aujourd’hui, le spectateur est confronté à tout un ensemble de règlements et de mots qu’il ne comprend pas. Il y a des nouveautés chaque dimanche. Le DRS, le KERS, les jetons, les pneus ultra-tendres... Personne ne sait ce qu’est un jeton, mais la F1 en parle chaque weekend," a déclaré l’Autrichien.
"Les gens travaillent toute la semaine et souhaitent se divertir devant les Grands Prix. Alors si Bernie Ecclestone et Jean Todt ne sont pas en mesure d’arrêter ce non-sens, ils ne doivent pas être surpris de voir que le sport intéresse de moins en moins de monde."
"Parfois, je m’endors devant une course car après un tour seulement, vous savez qui va l’emporter. Ce qu’il faudrait, c’est un dirigeant neutre qui représente les fans et le sport et qui prendrait toutes les décisions finales. Dans ces votes démocratiques entre équipes, il y a trop de mauvais compromis."
"Si Jean et Bernie acceptaient de lâcher leur pouvoir, il faudrait quelqu’un de compétent et de financièrement indépendant avec le sport dans les veines. Si c’était le cas, chacun pourrait décider de faire partie de ce sport ou non. Ça correspondrait à l’ancien système, celui que nous devons retrouver."
Berger juge également que la fiabilité des monoplaces actuelles a rendu les courses trop prévisibles et la domination d’écuries comme Mercedes plus faciles.
"Il y a quelques différences avec l’époque de la domination de McLaren lorsque je pilotais. Tout d’abord, les fans appréciaient encore la performance des pilotes au volant. Deuxièmement, les courses étaient plus imprévisibles car il y avait de nombreux abandons sur problèmes techniques ou des fautes de pilotage. Qui tombe en panne d’essence de nos jours ? Ce sport est devenu si parfait que lorsqu’une équipe domine, elle le fait bien plus qu’autrefois."
"Troisièmement, les erreurs étaient punies. Si vous alliez trop vite, vous terminiez bloqués dans les graviers. Aujourd’hui, les circuits sont dotés de nombreuses zones de dégagement qui vous permettent de revenir facilement en piste, parfois même sans perdre une position. La F1 est devenue trop propre, trop contrôlée, trop gentille et avec trop de règlements."
Berger appelle également la F1 à réduire d’urgence ses coûts.
"Le contrôle des coûts est impératif selon moi et l’argent devrait être distribué équitablement. Ferrari et Mercedes veulent que les autres équipes leur posent problème, mais ils font en sorte qu’elles ne soient pas compétitives. Il faudrait une police neutre qui décide que tout le monde ait la même chance d’être compétitif. Ce n’est pas bon de toujours donner aux équipes qui gagnent."