Cette saison, à l’inverse de son compagnon d’écurie, Jenson Button est allé de bonne surprise en bonne surprises. Le champion du monde 2008 a épaté plus d’un observateur aussi bien par son pilotage que par son attitude. Vice champion, il a fait taire définitivement les mauvaises langues qui lui prédisaient un calvaire lorsqu’il avait signé chez McLaren pour devenir le coéquipier de Lewis Hamilton.
Résumé de la saison :
Après des essais hivernaux calamiteux en raison d’une nouvelle voiture aussi lente que peu fiable, Jenson Button débarque à Melbourne sans trop savoir de quoi son week-end et sa saison seront faits. McLaren a réalisé d’importants changements de dernière minute sur la MP4-26 et, contre toute attente, la monoplace grise est devenue fiable et rapide. Mais moins que la Red Bull...
Qualifié 4e sur la grille australienne, il est dominé par Lewis Hamilton et écope même d’un drive-through pour avoir dépassé Felipe Massa en coupant un virage. Il n’a surtout pas pu rendre sa place au Brésilien car ce dernier s’est fait doubler par Alonso quasiment en même temps. Il termine la course en 6e position. En Malaisie, ça commence à aller mieux pour l’Anglais. Mettant à profit sa science de la course et sa bonne gestion des pneumatiques, Button s’en sort mieux que beaucoup d’autres et termine sur la deuxième marche du podium derrière Sebastian Vettel.
En Chine, l’Anglais de 31 ans se qualifie sur la première ligne aux côtés de l’inévitable Vettel. Mais en course, Jenson Button gratifie le public d’une des « gaffes » de l’année. Rentrant aux stands pour changer de pneumatiques, l’Anglais s’arrête chez... Red Bull. Heureusement, ses mécaniciens se trouvent devant le stand suivant et le Britannique ne perd qu’une poignée de secondes. Il termine la course à la 4e place après s’être fait dépasser par Mark Webber dans les ultimes boucles.
En Turquie, sa stratégie ne fonctionne pas comme souhaité et il doit se contenter de la 6e place sous le drapeau à damiers. Troisième en Espagne, Button grimpe sur son deuxième podium. Il était pourtant 10e à l’issue du premier tour après un départ raté. Mais une bonne gestion des pneus lui a permis de remonter inexorablement pour finalement terminer derrière Lewis Hamilton et Sebastian Vettel. A la course suivante, à Monaco, Jenson Button part depuis la deuxième place sur la grille. A moins de 10 tours du but, il est dans les échappements de Fernando Alonso et Sebastian Vettel. Les trois pilotes se tiennent en moins d’une seconde et c’est l’Anglais qui a les pneus les plus neufs. Mais un carambolage à la Piscine entraine la sortie du drapeau rouge. Vettel en profite notamment pour changer de gommes et le classement ne bougera pas après le nouveau départ. Le pilote Red Bull l’emporte donc devant Alonso et Button.
Au Canada, Jenson Button réalise LA course de l’année. Septième sur la grille de départ, l’Anglais va avoir une course plus que mouvementée dans des conditions très changeantes. Après cinq arrêts aux stands, un accrochage avec Hamilton (7e tour), un accrochage avec Alonso (37e tour) et un drive-through pour avoir roulé trop vite sous le régime de la voiture de sécurité (13e tour), le pilote McLaren parvient à arracher la victoire dans le dernier tour de la course en poussant Sebastian Vettel à la faute. Il pointait à la 21e et dernière place au 37e tour. l’Anglais a réalisé un total de 27 dépassements en piste pour décrocher ce qu’il a qualifié de « plus belle victoire de (sa) carrière ». Rappelons aussi que cette course fut interrompue pendant deux heures après le 25e tour à cause d’une averse très violente. Button a donc obtenu sa 10e victoire dans la catégorie reine lors de la course la plus longue de l’histoire de la Formule 1.
Les trois courses suivantes seront nettement moins prolifiques pour le Britannique alors qu’il comptait sur cette victoire pour remonter au championnat. A Valencia, il se qualifie 6e et termine la course à la même place. Puis, chez lui, à Silverstone, il abandonne pour la première fois de l’année après la perte d’une roue suite à son dernier arrêt aux stands. En Allemagne, le pilote McLaren abandonne à nouveau à cause d’un problème hydraulique.
Au Grand Prix suivant, en Hongrie, Jenson Button fête de la meilleure des manières son 200e GP en Formule 1. Dans des conditions humides, l’Anglais parvient à décrocher la victoire après une belle passe d’armes avec son coéquipier. S’en suit une belle série pour le pilote britannique qui termine 3e en Belgique (après être parti 13e sur la grille, ndlr), 2e en Italie et 2e à Singapour. Qui plus est, ses courses pleines de maîtrise lui permettent de remonter jusqu’à la deuxième place au championnat. A ce moment là, il est le dernier pilote à pouvoir mathématiquement empêcher Sebastian Vettel d’être sacré champion du monde.
Il enchaîne ensuite avec une victoire importante au Japon, sur des terres qui lui sont chères. Vettel est tout de même titré mais pour Button, c’est une belle façon de célébrer sa prolongation de contrat avec McLaren-Mercedes. Quatrième en Corée, 2e en Inde, 3e à Abu Dhabi (malgré un problème de KERS, ndlr) et 3e au Brésil, Jenson Button boucle donc son excellente saison 2011 par 8 podiums lors des 9 dernières courses.
Bilan :
Son style de pilotage fin et coulé s’est parfaitement adapté aux pneus Pirelli que la F1 découvrait cette année. Montant en puissance tout au long de cette saison, le champion du monde 2009 a impressionné le paddock par son attitude de leader, son intelligence en course et un sens de l’attaque qu’on ne lui prêtait plus très souvent... En grimpant sur 12 podiums, dont trois fois sur la plus haute marche, le Britannique de 31 ans a obtenu le titre honorifique de vice-champion du monde 2011. Et il a dominé très nettement Lewis Hamilton durant la deuxième partie de saison puisqu’il a terminé avec 43 points d’avance sur son coéquipier alors qu’après le GP d’Allemagne, il comptait 25 points de retard.
Ayant prolongé son contrat chez McLaren pour trois saisons supplémentaires, soit jusqu’à fin 2014, Jenson Button sera l’un des favoris de la saison 2012. Le Britannique estime même qu’il s’agira de sa « meilleure chance » de décrocher son 2e titre mondial. Mais pour cela, il faudra surtout réussir à battre l’épouvantail Red Bull...
Tops :
— 12 podiums dont 3 victoires
— Comportement exemplaire
— Incroyable remontée au Canada pour décrocher la victoire dans le dernier tour
Flops :
— S’est trompé de stand lors d’un changement de pneus en Chine
— Aucune pole position
— Double abandon en Angleterre et en Allemagne à cause d’ennuis techniques
Les notes Nextgen-Auto.com :
— Oliver Ferret : 17/20
— D.Thys : 17/20
— Sandrine Bouchard : 17/20
— Jean-Michel Setbon : 17/20
— Moyenne du forum Nextgen-Auto.com : 18/20
— Note globale : 86/100
Jusqu’au 29 décembre, Nextgen-Auto.com vous propose un bilan complet – pilotes et écuries – de la saison 2011 avec une publication dans l’ordre inverse des championnats. Retrouvez demain, mardi 27 décembre, le bilan de McLaren-Mercedes.