Le patron de l’écurie Caterham, Tony Fernandes, a prévenu : si les résultats ne s’améliorent toujours pas en 2014, il jettera l’éponge. Il faut dire qu’après quatre saisons, l’équipe n’a toujours pas atteint son objectif qui est de bousculer les équipes du milieu de grille. Pour cette nouvelle campagne, la direction du team décide une nouvelle fois de changer ses deux pilotes. Exit donc le Français Charles Pic et le Hollandais Giedo van der Garde, place au revenant Kamui Kobayashi qui va courir sans toucher de salaire et au néophyte suédois Marcus Ericsson, qui débarque avec de généreux sponsors dans les valises.
Résumé de la saison :
La première séance de qualifications de la saison en Australie est plutôt encourageante pour l’équipe malaise. Si Ericsson ne devance que les très faibles Lotus, Kobayashi tire son épingle du jeu pour passer en Q2 et décroche une quatorzième place sur la grille de départ, entre les Sauber ou autres Force India. Pas de confirmation en course, Kamui s’accroche avec Massa suite à un problème de freins et Marcus abandonne sur problème technique.
Retour "à la normale" dès le Grand Prix de Malaisie, où les Caterham montrent en qualifications qu’elles devraient une nouvelle fois être les voitures les plus lentes de la saison. Les pilotes se qualifient presque systématiquement en dernière ligne et ne devancent que rarement les Marussia lors des essais. En course, Kobayashi parvient parfois à faire jeu égal avec Bianchi et Chilton sur certains Grand Prix. Ericsson ne montre quant à lui rien d’extraordinaire.
A Monaco, une course hécatombe ressemble à une opportunité rêvée d’inscrire enfin des points pour les verts. Mais alors qu’il devance Bianchi en course, Kobayashi va se faire magnifiquement passé par le Français, auteur d’une superbe manœuvre. L’opportunité s’envole et c’est l’équipe russe qui en profite pour marquer des points. Onzième de l’épreuve monégasque, Ericsson n’était cependant pas loin d’inscrire un petit point qui aurait eu valeur de victoire pour Caterham.
L’écurie regrettera sûrement longtemps cette possibilité gâchée, car la suite de la saison ne leur offre pas vraiment de réjouissance. Kamui et Marcus continuent en vain de lutter avec leur monoplace, lente mais aussi peu fiable. Si le Japonais parvient régulièrement à s’intercaler entre les deux Marussia, légèrement plus rapides, Ericsson termine systématiquent ou presque dernier des courses qu’il parvient à finir.
L’écurie malaise va réaliser un joli coup marketing au Grand Prix de Belgique, en signant le tripe vainqueur du Mans avec Audi André Lotterer. Le pilote allemand remplace Kobayashi le temps d’une course et va tout de suite montrer un joli coup de volant. En qualifications, il va d’ailleurs humilier Ericsson en le battant d’une seconde pleine ! Il doit abandonner dès le deuxième tour de course le lendemain sur problème moteur. L’équipe lui propose également de courir à Monza, mais l’Allemand refuse car on lui demande de laisser son baquet à Roberto Merhi lors de la première séance d’essais libres. Pour le pilote d’endurance, c’est tout ou rien. Kobayashi récupère ainsi son baquet.
La fin de saison est déjà là mais rien ne change, Caterham lutte toujours avec Marussia pour éviter la dernière ligne de la grille de départ. En course, aucun espoir de marquer des points à la régulière. L’écurie semble condamnée à terminer bonne dernière une fois de plus.
Juste avant le Grand Prix des Etats-Unis, une terrible nouvelle arrive pour l’écurie. En retard sur ses factures, l’équipe est saisie par les huissiers et doit très vite trouver un repreneur sous peine de disparaître. Sa concurrente Marussia rencontre d’ailleurs le même problème.
Absente aux USA et au Brésil, Caterham parvient toutefois à trouver des liquidités pour courir le dernier Grand Prix de la saison à Abu Dhabi. Ericsson, qui s’est entre-temps trouvé un volant chez Sauber pour 2015, est remplacé par Will Stevens, qui pilotait cette année en Formule Renault 3.5. Pas de miracle sur la piste cependant, les deux monoplaces termineront dernières en qualifications avant que Kobayashi n’abandonne en course, Stevens terminant dernier.
Caterham termine onzième et dernière du championnat constructeurs sans le moindre point et à la recherche d’un repreneur pour espérer rester les grilles en 2015.
Bilan :
Encore une fois très en retrait sur le plan sportif cette saison, Caterham aura finalement plus fait parler d’elle en coulisses que sur la piste. Les malheureux Kobayashi et Ericsson n’auront pas pu faire grand chose pour éviter les dernières places tout au long de cette nouvelle saison calvaire. La seule réelle opportunité de marquer un point à Monaco n’a pas été saisie et c’est donc sans surprise que l’on retrouve l’équipe malaise à la toute dernière place du classement. La pige surprise d’André Lotterer en guise de publicité n’y aura rien changé.
Après avoir manqué les Grands Prix des Etats-Unis et du Brésil, c’est in extremis que Caterham a pu participer à la dernière manche d’Abu Dhabi. Pour 2015, l’écurie n’est toujours pas sûre d’être à nouveau sur les grilles de départ, un repreneur devant toujours être trouvé. Un espoir existe toutefois, le règlement permettant à l’équipe de débuter la prochaine saison avec une voiture 2014, lui laissant davantage de temps pour développer une nouvelle monoplace.
Tops :
— L’écurie semble s’accrocher à sa place en Formule 1
— Joli coup marketing avec Lotterer en Belgique
— Un espoir de continuer en 2015
Flops :
— Bonne dernière du championnat une fois de plus
— De très gros problèmes financiers
— Va peut-être disparaître des grilles de départ
Statistiques de l’écurie Caterham :
— aucun point marqué cette saison, 11ème du classement constructeurs (meilleur classement constructeurs de son histoire : 10ème)
— meilleur classement cette saison : 11ème (il s’agit du meilleur classement de son histoire)
— meilleur qualification cette saison : 14ème (il s’agit de la meilleure qualification de son histoire)
— aucun podium dans son histoire
A noter : Arrivée en 2010 et alors sous l’appellation Team Lotus avant de devenir Caterham en 2012, l’écurie créée par Tony Fernandes n’a toujours pas inscrit le moindre point en cinq saisons.