Évoquer Jules Bianchi rappelle forcément le terrible accident de Suzuka. Mais il faut également rappeler que le Français a fait partie des grands talents de cette saison 2014 avant cela. Retour sur le parcours du Français, qui restera indéniablement l’un des grands hommes de cette année de Formule 1.
Résumé de la saison :
Pour sa deuxième saison chez Marussia, Bianchi a toujours l’objectif très compliqué de rapprocher son équipe du milieu de tableau, et ce avec avec des moyens très limités.
Cela s’annonce très difficile dès le début de saison, puisque sa monoplace lutte toujours dans les tréfonds du classement face aux non moins modestes Caterham. Jules reste bloqué sur la grille de départ à Melbourne et ne peut ensuite défendre ses chances en course. En Malaisie, il est victime d’une crevaison suite à une touchette avec son compatriote Vergne dans le premier tour. Il abandonnera finalement suite à un accrochage avec la Lotus de Maldonado quelques boucles plus tard.
Bianchi termine ensuite seizième à Bahreïn et dix-septième en Chine, logiquement étant donné les performances de sa voiture, incapable de s’extirper des dernières positions. Le Français n’a rien à espérer non plus lors du Grand Prix d’Espagne. Qualifié dix-huitième, il rejoint l’arrivée au même rang le lendemain.
Jules est proche des Sauber sur la grille à Monaco, mais il est rétrogradé de cinq places suite à un changement de boîte de vitesses. Il prend néanmoins un bon envol en course et se retrouve seizième après un tour seulement. Un peu plus tard, il apprend malheureusement qu’il est pénalisé d’un drive-trought en raison d’un mauvais positionnement sur la grille de départ. Mais alors que la safety car fait son entrée en piste suite à l’accident de Sutil, Bianchi en profite pour effectuer sa pénalité. Cela étant interdit par le règlement, le Français écope cette fois d’une pénalité de cinq secondes qui lui sera ajouté à son temps total de la course.
Le Niçois n’a donc plus le choix et doit attaquer s’il veut signer un bon résultat. Il déborde d’ailleurs de façon très musclée Kobayashi à la Rascasse, ce qui restera l’un des temps forts de l’année. Il profite ensuite de plusieurs abandons de ses concurrents pour prendre la dixième place de la course et se placer provisoirement dans les points. A quatre tours du but, Raïkkönen et Magnussen s’accrochent et voilà le Français en huitième position. Il garde sa position jusqu’à l’arrivée, mais sera finalement classé neuvième suite à sa pénalité. Qu’importe, Bianchi offre les premiers points de son histoire à Marussia, et devient le héros du Grand prix de Monaco 2014. Le Niçois se fait un nom au passage et change de dimension aux yeux du paddock.
Dur retour à la réalité à Montréal, avec une position dans les dernières lignes de la grille pour Bianchi et son équipe. Le Français est même contraint à l’abandon dès le premier tour après avoir été accroché par son coéquipier, coupable sur l’action. Il ne termine que quinzième ensuite lors du Grand Prix d’Autriche.
Nouvel exploit de Bianchi à Silverstone, puisque le Français se qualifie douzième sur la grille, dans des conditions de piste compliquées à cause de la météo. Il rétrograde logiquement en course mais n’en finit plus d’impressionner.
Il enchaîne ensuite par deux quinzièmes places en Allemagne et en Hongrie, avant d’être cette fois contraint à l’abandon à Spa à cause de sa boîte de vitesses. A Monza, Jules termine dix-huitième d’une course durant laquelle il ne pouvait rien espérer de plus.
L’essentiel de la saison semble de toute manière avoir été accompli, les points de Bianchi obtenus à Monaco permettant à son écurie de devancer Sauber et Caterham au championnat constructeurs. Ces dernières n’approchant que très rarement le top 10 en course, cela pourrait suffire pour permettre à l’écurie russe d’engranger des millions très importants pour son avenir. Et Bianchi y est clairement pour quelque chose.
A Singapour, le Français devance Max Chilton pour la septième course consécutive en qualifications, avant de terminer seizième du Grand Prix.
A Suzuka, Jules pilote comme tous les autres dans des conditions extrêmement difficiles à cause d’une forte pluie qui s’abat sur le circuit nippon. Au 42ème tour de la course, Sutil perd le contrôle de sa Sauber et se crashe dans les "esses". Une grue rentre alors en piste pour dégager la monoplace de l’Allemand, mais la course continue puisque la voiture de sécurité n’est pas appelée en piste. Malheureusement, un tour plus tard, Bianchi perd à son tour sa Marussia au même endroit et vient percuter la grue.
L’accident est très grave puisque le Niçois est touché à la tête. Il est évacué en urgence à l’hôpital de Yokkaichi. Le monde de la F1 retient sa respiration.
Après l’accident :
Son père, Philippe Bianchi, annonce dans la nuit que son fils est opéré d’un hématome au cerveau. Plusieurs autres pilotes tels qu’Alonso, Massa ou Maldonado viennent rendre visite au Français. C’est également le cas de son agent Nicolas Todt, et du patron de Marussia John Booth.
La famille Bianchi fait finalement parvenir un communiqué le mardi 7 octobre, soit deux jours après la course, expliquant que Jules souffre d’une lésion axonale diffuse. Il est également placé sous respiration artificielle. Son état est critique mais stable.
Cet accident aura soulevé beaucoup de questions sur la sécurité en Formule 1. Jules aura en tout cas reçu énormément de soutien à travers le monde et marqué profondément tous ses collègues pilotes, tous très touchés.
Jules sort finalement du coma artificiel le 19 Novembre et est rapatrié en France. Son état reste cependant critique malgré toutes les améliorations.
Aujourd’hui, le Français de 25 ans continue de lutter pour sa survie proche des siens à Nice. La famille n’a pas communiqué depuis, l’attente continue...