Après avoir quitté McLaren, son équipe de toujours, pour rejoindre Mercedes fin 2012, Lewis Hamilton était considéré comme fou. Mais alors que la F1 s’apprête à changer de visage en 2014 avec l’arrivée des V6 turbos, sa nouvelle écurie semble avoir parfaitement négocié les changements durant l’hiver. Le Britannique se montre donc ambitieux et ne vise rien d’autre qu’un second sacre après celui obtenu en 2008. Il aura cependant fort à faire face à un Nico Rosberg aussi déterminé que lui.
Résumé de la saison :
Hamilton commence la saison de la meilleure des manières et s’empare de la pole position lors de la manche inaugurale en Australie. La tendance se confirme, sa monoplace semble être la plus rapide. Mais pas forcément la plus fiable. Lewis manque son départ le lendemain et n’est que quatrième après un tour. Mais dès la deuxième boucle, son moteur a un problème et contraint le pilote britannique à renoncer très tôt dans le Grand Prix. Rosberg gagne la course et prend déjà 25 points d’avance au championnat.
Nouvelle pole position à Sepang pour Hamilton qui confirme. Cette fois, la Mercedes numéro 44 ne manque pas son envol et vire en tête dès le premier virage. Le Britannique va dominer de la tête et des épaules cette épreuve et ne sera jamais inquiété par son coéquipier qui termine deuxième à distance. Il signe au passage le premier grand chelem de sa carrière en F1, avec la pole position, le meilleur tour en course, la victoire et l’intégralité des tours de course couverts en tête. Une performance rare qui le relance totalement.
Les deux Mercedes vont livrer une bataille magnifique lors du Grand Prix de Bahreïn. Battu par Rosberg en qualifications, Hamilton prend le meilleur départ et vire en tête dès les premiers mètres. L’Allemand reste cependant très proche de son coéquipier et tente à plusieurs reprises de récupérer la première place, mais Lewis tient bon et réussit à contrer toutes les attaques. Après une intervention de la voiture de sécurité en fin d’épreuve, Rosberg est en pneus tendres contre des médiums à Hamilton, qui est donc désavantagé. Nico tente à nouveau de déborder Lewis dans les derniers tours, mais celui-ci ne cédera jamais et remporte ce bras de fer incroyable. Il signe une deuxième victoire consécutive et marque des points psychologiques face à l’autre Mercedes.
En Chine, Hamilton est de nouveau en pole et va connaître une course bien plus facile qu’à Sakhir. Débarrassé très tôt de son coéquipier victime de problèmes de télémétrie, Lewis n’a aucun concurrent capable de le menacer et connaît un Grand Prix très tranquille. Il signe une troisième victoire de rang et revient très proche de Rosberg au championnat.
Après une nouvelle pole obtenue en Espagne, Hamilton continue sur sa lancée pour le début de saison européenne. Il réussit encore une fois son départ et un nouveau sans-faute en course. Rosberg est plus rapide en deuxième partie de Grand Prix et revient fort en fin d’épreuve, mais l’Allemand se contente une nouvelle fois de la deuxième place et voit son coéquipier signer une quatrième victoire en autant de courses terminées. Lewis prend ainsi la tête du championnat et semble être le plus fort.
Monaco est un tournant de la saison. Alors qu’il est dans un tour lancé pour tenter de battre Rosberg pour la pole, le Britannique doit lever le pied à cause d’un drapeau jaune. Son coéquipier a en effet tiré tout droit à Mirabeau. Furieux, Hamilton crie publiquement à un coup prémédité de l’autre Mercedes. Amis jusque-là, cet événement entraîne une fissure dans la relation entre les deux hommes qui ne se serrent même pas la main après la séance. Lewis ne pourra aller chercher Nico en course et doit s’incliner face à l’Allemand, qui récupère ainsi le commandement du championnat. La suite de l’année bascule dans une autre dimension.
L’Anglais se contente à nouveau de la deuxième place sur la grille à Montréal. Tassé par con coéquipier au départ, il perd une position au profit de Vettel mais la récupère très vite. Alors qu’il est remonté au niveau de l’Allemand pour lui jouer la gagne, les deux Flèches d’Argent sont affectées par des problèmes moteurs et perdent de la vitesse. Mais le pire arrive pour Hamilton à 26 tours de l’arrivée. Alors qu’il est au duel avec Rosberg dans la longue ligne droite du circuit, ses freins le lâchent et le contraignent à abandonner. Il s’agit de son deuxième abandon technique après Melbourne. Il laisse en plus filer de gros points au championnat face à son coéquipier qui termine deuxième de la course.
L’été débute de manière compliquée pour Hamilton. En Autriche, il commet une erreur lors des qualifications et part en tête-à-queue, ce qui le contraint à s’élancer neuvième en course. Il se remet très vite de ce handicap et remonte très vite dans la hiérarchie. Il parvient à se défaire des surprenantes Williams mais ne parvient pas à battre Rosberg qui remporte sa troisième victoire de l’année.
Lewis fait à nouveau une mauvaise affaire à Silverstone, réalisant une grosse erreur de jugement en qualifications. Estimant que la piste est trop humide, il abandonne son dernier tour lancé, alors que tous les concurrents améliorent. Il doit donc se contenter de la sixième place quand son coéquipier est encore en pole. Alors qu’il remonte logiquement jusqu’à la deuxième place en course, le destin va enfin lui sourire puisque c’est au tour de Rosberg de connaître un problème technique, l’Allemand abandonnant suite à un problème de boîte de vitesses. Hamilton gagne à domicile et revient à quatre petits points de son partenaire de garage. Le championnat est totalement relancé.
A Hockenheim, Lewis est victime d’une rupture de freins lors des essais qualificatifs et est projeté dans un mur de pneus. Il est heureusement indemne mais réalise une très mauvaise opération puisqu’il doit s’élancer vingtième en course. Il réalise une belle remontée le dimanche et parvient à revenir à hauteur du podium. Il ne parvient en revanche pas à se défaire de Bottas et doit se contenter de la troisième place à l’arrivée. Rosberg étant vainqueur de l’épreuve, le Britannique obtient l’essentiel en limitant la casse.
Nouveau souci dès les qualifications pour Lewis en Hongrie, sa monoplace prend feu en Q1 et le contraint à s’élancer depuis la voie des stands en course. L’Anglais baisse la tête, la malchance semble s’acharner sur lui. Il se fait une frayeur dès le départ le lendemain en commettant un tête-à-queue heureusement sans conséquence. Il a cette fois de la réussite lorsque la safety car sort trop tard des stands suite au crash de Marcus Ericsson, piégeant les leaders contraints d’attendre un tour de plus pour changer de pneus, ce qui leur fait perdre plusieurs positions. Lewis revient ainsi à hauteur de Rosberg dans le peloton. Plus tard dans la course, le Britannique refuse une consigne de son équipe lui demandant de laisser passer Nico, sur une stratégie différente. En fin de Grand Prix, Lewis ne parvient pas à dépasser un Alonso à l’agonie avec ses pneumatiques et va même se faire magnifiquement dépassé par Daniel Ricciardo. Il termine finalement troisième et signe une bonne affaire puisque Rosberg finit une position derrière lui après s’être pourtant élancé depuis la pole position.
La lutte entre les deux protagonistes pour le titre vire au désastre à Spa. Après avoir réalisé un meilleur envol et pris la tête de l’épreuve, Lewis se fait harponner par son coéquipier au deuxième tour de la course et est victime d’une crevaison. Il perd toute chance de victoire et de points dans cette manœuvre, alors que Rosberg peut continuer. Ce dernier sera sévèrement réprimandé pour son action mais cela n’empêche pas Lewis de perdre de gros points au championnat. Cet événement ravive les tensions qui avaient vu le jour pour la première fois à Monaco.
Conséquence ou non, Hamilton va devenir intouchable lors des épreuves suivantes. Poleman à Monza, Lewis manque son départ mais remonte en trombe sur Rosberg durant la course. Ce dernier finit même par craquer et manque son freinage au premier virage, offrant sur un plateau d’argent la victoire à l’Anglais qui l’emporte sans avoir eu à combattre.
Singapour est une course de rêve pour Lewis, qui va se montrer absolument intraitable durant tout le wek-end. Premier sur la grille, il bénéficie en plus des problèmes de Rosberg qui abandonne pour remporter facilement l’épreuve et surtout récupérer la tête du championnat. La saison semble désormais être la sienne.
A Suzuka, Lewis est cette fois battu par l’Allemand aux essais, et roule en deuxième position durant la première moitié du Grand Prix. Mais lors du 29ème tour, le Britannique sort mieux du dernier virage et va profiter du DRS pour doubler magnifiquement son coéquipier par l’extérieur au premier freinage et prendre la tête de l’épreuve. Il donne un nouveau coup sur la tête de Rosberg et affirme sa domination.
Il obtient cette fois la pole position en Russie mais n’est pas le plus vif au départ. Mieux parti, Rosberg va pourtant détruire ses pneus en manquant totalement son premier freinage, ce qui le contraint à rentrer aux stands dès la fin du premier tour. Cela ouvre un boulevard à Hamilton désormais débarrassé de toute concurrence. Après une course très bien gérée, Lewis signe un quatrième succès consécutif et fonce tout droit vers un second titre.
Rosberg signe la pole position à Austin et garde la tête devant Hamilton en début d’épreuve. Celui-ci semble cependant plus rapide et reste au contact de son coéquipier. Et finalement, Lewis va une nouvelle fois dépasser son adversaire sur la piste, après un dépassement musclé au 24ème tour. Il gagne une cinquième fois de suite et enfonce un peu plus l’Allemand.
Mais Rosberg montre de très belles ressources à Interlagos. Auteur d’une nouvelle pole, il est cette fois le plus rapide en course. Hamilton essaie de réaliser l’undercut mais part à la faute et perd ainsi toutes ses chances de victoires. Il termine deuxième et laisse des chances à l’Allemand d’être sacré à Abu Dhabi, même s’il suffit à Lewis d’une deuxième place à l’arrivée pour être champion.
C’est Rosberg qui signe la dernière pole position de l’année à Yas Marina, mais Hamilton est juste à côté en première ligne. Et après un départ parfait qu’il jugera comme le meilleur de sa carrière, le Britannique prend le commandement de l’épreuve devant l’autre Mercedes. Il accroît son avance tour après tour et se rapproche du titre. Sa tâche va être grandement simplifiée lorsque Rosberg rencontre des problèmes de puissance moteur comme au Canada. L’Allemand perd du temps à coups de plusieurs secondes par tour et se fait dépasser par la majorité du peloton. Lewis n’a ainsi plus qu’à terminer le travail, et il le fait avec brio. Il remporte son onzième Grand prix de la saison et devient, à 29 ans et six ans après son premier titre, double champion du monde de Formule 1 avec un total de 384 points marqués en 2014.
Bilan :
La route vers le titre fut loin d’être facile pour Hamilton. En plus d’avoir régulièrement souffert de problèmes mécaniques, Lewis a en plus dû gérer sa lutte interne avec Rosberg qui a connu des moments intenses notamment à Monaco et Spa. Après un été extrêmement compliqué, l’Anglais est revenu très fort en fin de saison et a enlevé six des sept dernières épreuves pour remporter le sacre et rejoindre le cercle très fermé des multiples champions du monde de son sport.
Hamilton fera office de favori à sa propre succession en 2015. Sa monoplace devrait normalement toujours garder un avantage sur la concurrence totalement dépassée en 2014, et un nouveau duel avec Rosberg promet du spectacle.
Tops :
— A été le plus fort et est logiquement sacré
— Une capacité de réaction exceptionnelle malgré tous les problèmes
— Une fin de saison de rêve qui a fait la différence
Flops :
— Souvent touché par des problèmes mécaniques
— A traversé un été tumultueux
— A trop joué la polémique à Monaco
Statistique de Lewis Hamilton :
— Champion du monde 2014 avec 384 points (deuxième sacre après celui obtenu en 2008)
— 11 victoires en 2014 (33 victoires en carrière)
— 7 pole positions en 2014 (38 pole positions en carrière)
— 16 podiums en 2014 (70 podiums en carrière)
A noter : Lewis Hamilton a choisi de ne pas porter le numéro 1 sur sa monoplace en 2015. On le verra donc toujours avec le 44.