Habitué à jouer le milieu de tableau depuis sa création en 1993, l’écurie Sauber est depuis quelques saisons en proie à des soucis financiers. Les résultats suivent de plus en plus difficilement et sans un très bon Hulkenberg en 2013, l’équipe suisse aurait obtenu un bilan comptable bien moins intéressant. L’Allemand parti chez Force India, c’est vers Adrian Sutil que se tournent les espoirs de Monisha Kaltenborn, dirigeante de l’équipe. Le pilote de 31 ans fera équipe avec le jeune Esteban Gutierrez, très peu performant l’année précédente mais accompagné par de très généreux sponsors non négligeables pour une institution en crise.
Résumé de la saison :
Les choses vont très vite se révéler compliquées pour l’équipe Sauber. Le V6 Ferrari en est l’une des principales causes. Non seulement le bloc italien est bien moins rapide que le moteur Mercedes, mais il souffre en plus de problèmes de fiabilité.
La manche inaugurale en Australie voient les Suisses souffrir en qualifications. Les deux pilotes profiteront toutefois des nombreux abandons pour se mêler à la lutte pour les points avant de finalement échouer aux onzième et douzième places. La suite va être encore plus délicate. En Malaisie, les deux pilotes abandonnent sur ennui mécanique, puis sur accrochage à Bahreïn. La sortie de Gutierrez, due à une grave erreur de jugement de Maldonado qui le harponne, est d’ailleurs très spectaculaire mais sans gravité pour le Mexicain. Nouvel abandon pour Sutil sur problème moteur en Chine tandis qu’Esteban termine faible seizième, ne devançant que les Marussia et les Caterham.
Le retour en Europe ne sera pas plus fructueux pour les Suisses. En qualifications, l’un des deux pilotes est systématiquement éliminé dès la première session, parfois les deux. En course, il leur est impossible de lutter à la régulière pour les points. Le Grand Prix de Monaco va avoir des conséquences catastrophiques pour Sauber. Auteurs de performances médiocres, Sutil et Gutierrez abandonnent tout les deux sur sortie de piste. Dans le même temps, Bianchi réalise l’exploit et hisse sa Marussia dans les points, permettant à l’équipe russe de marquer deux précieux points et prendre la neuvième place aux Suisses, toujours auteurs d’un zéro pointé.
La saison européenne suit son cours et rien ne change. Auncun progrès n’est visible et les pilotes sont loin du niveau espéré. Sutil n’est pas le leader attendu et ne parvient pas à faire la différence comme le faisait Hulkenberg avant lui. Gutierrez est de son côté totalement transparent. Les monoplaces noires ne terminent pas dernières des Grands Prix uniquement grâce à la présence des petites équipes Marussia et Caterham.
La dernière ligne droite de l’année approche et les temps sont comptés pour Sauber qui n’a plus que quelques courses pour espérer marquer quelques points et dépasser Marussia au championnat. Et si les deux pilotes passent un peu plus souvent dans la deuxième session des qualifications, les performances en course sont toujours aussi catastrophiques et les espoirs s’amenuisent.
Au Grand Prix des Etats-Unis, Adrian Sutil va cependant réaliser un exploit -enfin - et hisser sa monoplace en dernière partie des qualifications pour la toute première fois de l’année. L’espoir de marquer des points renaît alors. Mais le lendemain, la course de l’Allemand va s’arrêter dès le premier virage et ainsi laisser s’envoler les derniers espoirs d’une saison décidément terrible. Les Sauber terminent les deux dernières courses de l’année dans l’anonymat le plus complet et achèvent la saison sans point, une véritable déception.
Bilan :
Dire que la saison de Sauber est un désastre est un euphémisme. Les monoplaces d’Hinwill n’ont jamais été en mesure de se mêler à la régulière pour la lutte pour le milieu de tableau, ce qu’elle parviennent normalement à faire chaque année. La voiture était mal-née, le moteur Ferrari peu performant et les pilotes décevants. Même l’écurie Marussia, qui fait office de petit poucet de la Formule 1, est parvenue à marquer des points cette saison. C’est dire la contre performance des Suisses. Pour 2015, l’écurie sera encore sur les grilles de départ, et c’est sûrement la meilleure nouvelle de la saison les concernant. Marcus Ericsson et Felipe Nasr, deux pilotes plus fortunés que talentueux, piloteront les deux monoplaces helvètes la saison prochaine. Telle une petite équipe, Sauber ne peut plus se passer de liquidités pour survivre.
Tops :
— Voir une équipe si sympathique rester en Formule 1
— Belle performance de Sutil en qualifications aux Etats-Unis
— Un bon état d’esprit, malgré tous les problèmes...
Flops :
— La pire saison de l’histoire de l’écurie
— Les pilotes
— Le V6 Ferrari
Statistiques de l’écurie Sauber :
— aucun point marqué, 10ème du championnat constructeurs (meilleur résultat : 4ème)
— meilleur classement : 11ème (meilleur classement de son histoire : 2ème)
— meilleure qualification : 10ème (meilleure qualification de son histoire : 2ème)
— podiums : aucun (10 podiums dans son histoire)
A noter : c’est la première fois depuis sa création que l’écurie Sauber ne marque aucun point sur toute une saison, malgré le nouveau barème qui récompense les dix premiers d’une course.