Né à Genève le 17 avril 1986, Romain Grosjean fête ses 27 ans aujourd’hui. Il possède la double nationalité franco-suisse mais court sous licence tricolore. Il débute sa carrière en Karting au sein de divers championnats français.
C’est en 2003, à 17 ans, que Grosjean passe à la monoplace. Il dispute le championnat suisse de Formule Renault 1600 qu’il remporte brillamment au bout d’une saison seulement. En 2004, il court en championnat de France de Formule Renault, compétition qu’il remporte en 2005 avec l’écurie SG Formula.
Pour 2006, Romain s’engage avec l’équipe berrichonne Signature afin de courir dans les fameux F3 Euro Series. Cette saison est difficile puisqu’il ne finit que treizième au classement final, derrière ses équipiers Guillaume Moreau et Charlie Kimball. Malgré tout, il est engagé en 2007 par ASM, filiale de la prestigieuse écurie de GP2 ART. Grosjean montre alors tout son talent en décrochant six victoires et le titre, après un long duel avec son quasi-compatriote Sébastien Buemi.
Pour 2008, Grosjean passe tout naturellement en GP2 pour le compte d’ART. Durant l’intersaison 2007-2008, il court le petit championnat de GP2 Asia, et triomphe en gagnant quatre fois en six courses. Il obtient le titre à la clef et apparaît alors comme le nouveau grand espoir du sport automobile français. En parallèle, il est intégré au Renault Driver Development et devient le second pilote essayeur de l’écurie Renault de Formule 1. Un grand avenir s’ouvre donc devant lui.
Pour sa première saison complète en GP2, il confirme son talent, gagne deux courses à Istanbul et à Spa-Francorchamps, mais connaît aussi quelques déceptions. Ainsi, il domine sa course à domicile à Magny-Cours, lorsque son moteur rend l’âme à quelques tours du drapeau à damiers. Il est un temps considéré comme un outsider dans la course au titre, mais termine finalement quatrième au général.
Pour 2009, Grosjean poursuit en GP2 mais change d’équipe, en signant avec les Espagnols de Barwa Addax. Surtout, il devient officiellement le troisième pilote de l’équipe Renault, après avoir été un temps annoncé comme titulaire en lieu et place de Nelsinho Piquet.
Son début de saison en GP2 est excellent : il gagne la course d’ouverture à Barcelone, puis l’emporte à nouveau à Monaco, ce qui lui permet de prendre la tête du championnat. Mais peu à peu, il perd pied, connaît quelques accidents, et se fait dépasser par l’Allemand Nico Hülkenberg, pilote... ART.
En août, alors qu’Hülkenberg prend de l’avance sur Grosjean, ce dernier se retrouve propulsé dans le deuxième baquet chez Renault F1, à la place de Piquet renvoyé après un an et demi de services médiocres sur fond de scandale naissant du crash de Singapour en 2008. Cette promotion est cependant est cadeau empoisonné pour le jeune Français. En effet, avec l’interdiction des essais privés, il n’a effectué aucun tour de roue avec la très rétive R29, et doit donc l’apprivoiser « sur le tas ». De plus la comparaison avec l’étoile qu’est Fernando Alonso n’est évidemment pas en sa faveur.
Pour son premier Grand Prix à Valence, Romain s’en sort cependant plutôt bien. Quatorzième sur la grille, il ramène sa monoplace à l’arrivée malgré un accrochage et un tête-à-queue. Mais à Spa, il se fait négativement remarqué en percutant stupidement le leader du championnat Jenson Button dès le premier tour.
Par la suite, Grosjean va littéralement sombrer, peu aidé il est vrai par les graves difficultés que rencontre l’équipe : scandale Piquet, renvoi puis exclusion à vie de Flavio Briatore, retrait soudain du sponsor principal ING. Surtout, la R29 est sur la fin de saison l’une, si ce n’est la pire voiture du plateau. Dans ces conditions, Grosjean se fait complètement éclipsé par Alonso et ses courses sont plus qu’erratiques. En témoigne son Grand Prix du Japon, dans lequel il n’a de cesse de tutoyer les bas-côtés. La technique s’en mêle aussi : à Monza, son SREC le lâche dès le début de la course, qu’il parvient à finir malgré tout, tandis qu’à Singapour ses freins le contraignent à l’abandon au bout de trois tours.
Après un intérim aussi décevant, et malgré des circonstances atténuantes, Grosjean n’est pas conservé pour 2010 par une équipe Renault en pleine restructuration.
Grosjean se tourne alors vers le Grand Tourisme et s’engage dans le championnat FIA GT1, sur une Ford Cammer de l’équipe suisse Matech. Il se montre brillant car, associé à l’Allemand Thomas Mutsch, il remporte deux des premières manches à Abou Dhabi et Brno. Il dispute également les 24 heures du Mans pour cette équipe, avec Mutsch et Jonathan Hirschi, mais ne voit pas le drapeau à damiers.
Vers l’été 2010 Grosjean rejoint l’écurie DAMS, qui est devenu le « junior team » de Renault. Il s’engage en Auto GP, gagne quatre courses et remporte facilement ce petit championnat. Il effectue également quelques piges en GP2, en remplacement d’Ho-Pin Tung blessé en Hongrie, et obtient un podium à Spa. Surtout il revient dans le giron Renault en signant avec Gravity, le groupe qui possède désormais l’écurie de F1 du Losange. Le Français se débarrasse ainsi de son encombrante étiquette de client de Briatore et redevient un prétendant sérieux à un volant de titulaire en Formule 1.
En septembre 2010 il est engagé par Pirelli pour tester les futurs pneumatiques de la marque italienne, sur une Toyota TF110. Il participe aussi en fin d’année à des tests pour le compte de Audi en DTM. En parallèle avec ses séances d’essais pour Pirelli, il participe à quelques manches du trophée Andros 2011 et gagne à Isola 2000.
En 2011, il devient, comme Bruno Senna, pilote d’essai chez Renault F1 Team et est sacré champion en GP2 Asia Series et GP2 Series avec DAMS. Il participe aux séances d’essais du vendredi matin avec Renault F1 Team lors des deux derniers Grands Prix de la saison.
Le 9 décembre 2011, il est nommé pilote titulaire au sein de l’équipe Lotus F1 Team pour la saison 2012 et devient le coéquipier de l’ancien champion du monde Kimi Räikkönen.
À Melbourne, lors du Grand Prix inaugural, il se qualifie en troisième position mais abandonne dès le second tour après un accrochage avec Pastor Maldonado. Une semaine plus tard, en Malaisie, Grosjean s’élance en sixième position mais s’accroche avec Michael Schumacher dès le premier tour, puis part à la faute et abandonne au quatrième tour. Lors du troisième Grand Prix de la saison, en Chine, Grosjean se qualifie en dixième position et termine sixième, marquant ainsi les premiers points de sa carrière en Formule 1. Le 22 avril 2012, à Bahreïn, septième sur la grille, il prend un bon départ et se hisse à la quatrième place dès le premier virage. Après avoir mené un tour en tête à l’issue des changements de pneus, il termine troisième derrière Sebastian Vettel et son coéquipier Kimi Räikkönen, signant le premier triplé du moteur Renault depuis le Grand Prix de Monaco 2010. Il réalise le premier podium de sa carrière en Formule 1, le premier podium d’un pilote français en Formule 1 depuis la troisième place de Jean Alesi au Grand Prix de Belgique 1998.
En Espagne pour le retour de la Formule 1 en Europe, il obtient le quatrième temps de la séance de qualification mais, à la suite du déclassement de Lewis Hamilton, part troisième sur la grille. Le lendemain il fait une course solide malgré un début de Grand Prix difficile à cause d’une casse d’un élément de son aileron avant après un léger contact en dépassant Bruno Senna. Il réalise le meilleur tour en course, le premier de sa carrière en Formule 1 et termine quatrième. À Monaco, il se qualifie en quatrième position mais, au départ, est victime d’un ennui d’embrayage et se fait dépasser par plusieurs concurrents. Il touche Fernando Alonso, se décale vers la gauche de la piste, percute Michael Schumacher et brise sa suspension arrière gauche, ce qui le force à abandonner.
Septième sur la grille du Grand Prix du Canada, il perd une place après quelques virages mais, grâce à une stratégie à un seul arrêt et une bonne gestion de l’usure de ses pneumatiques, revient progressivement sur Fernando Alonso et Sebastien Vettel pour terminer deuxième derrière Lewis Hamilton : il réalise ainsi son meilleur résultat en Formule 1 depuis ses débuts. Lors du Grand Prix de Valence, alors qu’il était quatrième sur la grille de départ, il pointe rapidement en seconde position après avoir doublé Pastor Maldonado au départ et Lewis Hamilton peu de temps avant son changement de pneus. Toutefois, il abandonne à cause d’un problème d’alternateur au quarante-et-unième tour alors qu’il était deuxième derrière Fernando Alonso.
En neuvième position sur la grille de départ du Grand Prix de Grande-Bretagne, il s’accroche avec Paul di Resta au premier tour, ce qui l’oblige à s’arrêter pour faire réparer son aileron avant. Dernier dès le second tour, il remonte jusqu’à la sixième place à l’issue de la course. Au Grand Prix d’Allemagne à Hockenheim, il est pénalisé de cinq places sur la grille de départ en raison d’un changement de boîte de vitesses. Au premier tour, il subit un accrochage et doit faire changer son aileron avant et ses pneus à cause d’une crevaison ; il termine la course dix-huitième. Lors du Grand Prix de Hongrie, il réalise la meilleure qualification de sa carrière en Formule 1 en s’élançant deuxième et termine la course troisième.
Après la pause estivale, il se qualifie en huitième position pour le Grand Prix de Belgique. Au départ, il provoque un accident impliquant également Lewis Hamilton, Fernando Alonso, Kamui Kobayashi et Sergio Pérez : il est sanctionné par les commissaires de course qui lui inflignent une amende de 50 000 euros et le suspendent pour le Grand Prix d’Italie où il est remplacé par le belge Jérôme d’Ambrosio. Au Grand Prix de Singapour, il s’élance de la huitième position sur la grille et termine septième. Au Japon, il s’élance en quatrième position sur la grille de départ à la suite de la pénalité de Jenson Button. Au départ, il percute la Red Bull de Mark Webber et est pénalisé d’un stop-and-go de dix secondes. En fin de course, hors des points, il abandonne pour pouvoir changer de boîte de vitesses sans avoir de pénalité pour le prochain Grand Prix. Au Grand Prix de Corée du Sud, il se qualifie septième et après une course prudente, termine à la même place. En Inde, onzième des qualifications, il finit la course à la neuvième place. Lors du Grand Prix d’Abou Dabi, il est une victime collatérale de la bataille entre Sergio Pérez et Paul di Resta : touché par Pérez qui revient sur la piste, il est harponné par Mark Webber et abandonne au trente-septième tour alors qu’il était cinquième. Au Grand Prix des États-Unis, qualifié en quatrième position, il part neuvième après une pénalité pour changement de boîte de vitesses. En course, malgré un tête-à-queue au début d’épreuve, il termine septième. Au Grand Prix du Brésil, il fait une sortie de piste et doit abandonner. Le 17 décembre, au lendemain de sa victoire à la Race of Champions, Lotus annonce officiellement la prolongation de son contrat pour 2013.
À Melbourne lors du Grand Prix inaugural, il termine dixième quand son équipier remporte la course. La semaine suivante au grand prix de Malaisie, après avoir réalisé une qualification décevante dû à la pluie, il s’élance onzième mais termine la course à la sixième place. La semaine dernière en Chine, ses déboires avec la Lotus E21 continuent et il ne termine que 9ème.
Source : www.statsf1.com et Nextgen-Auto.com