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Boullier ‘triste’ de quitter Honda, mais McLaren ne pouvait plus attendre

Une décision qui devait être prise

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Après des semaines de suspense, le feuilleton McLaren-Honda a pris fin la semaine dernière. McLaren quittera bien Honda pour être motorisé par Renault l’an prochain.

En coulisses, on imagine que ce dossier a mobilisé beaucoup de ressources dans l’écurie de Woking. Eric Boullier, le directeur de la compétition de McLaren, a-t-il quelques détails croustillants à révéler sur cette rupture ? A quand remonte le projet de McLaren de quitter son motoriste ?

« Le moment crucial, c’était après les tests de Barcelone, quand nous avons essayé de travailler pour aider Honda à améliorer la situation en très peu de temps, y compris en ayant des discussions avec les autres motoristes. Et sans rentrer dans les détails, il est devenu évident que Honda ne remplirait de nouveau pas l’objectif sur lequel nous étions tombés d’accord pour cette saison. Ensuite, pendant l’été, nous savions que nous devions prendre une décision : rester ou ne pas rester. Je ne peux pas donner une date précise pour fixer un point de non-retour, mais Honda n’a pas rempli les objectifs fixés pour l’été. »

L’idée au début de ce partenariat était de revivre la même aventure qu’à la fin des années 1980. Mais McLaren et Honda ont donné l’impression, du même coup, de ne parler que du passé sans vivre dans le présent.

« Je ne pense pas » tempère Boullier. « En fait, l’idée était formidable : faire revivre l’histoire de McLaren. Je pense que c’était plus ou moins l’approche de ce projet au début. La situation aurait pu être totalement différente si d’autres décisions avaient été prises au début. Mais c’est toujours facile de le dire avec le recul. »

En passant chez Renault, McLaren a renoncé à son statut d’écurie d’usine. N’est-pas le plus difficile à vivre pour le Français ?

« C’est difficile à le dire aujourd’hui. Nous sommes des clients privilégiés de Renault. Nous avons le même moteur et le même accès aux informations que Renault ou Red Bull, donc c’est un vrai partenariat avec Renault. Nous avons aussi la possibilité de travailler avec eux, de leur proposer des idées pour le futur qui pourraient être prises en considération. Cela nous permettra aussi d’influencer le futur. Mais effectivement, nous ne sommes plus pleinement une écurie d’usine. Mais c’est comme à l’école. Vous devez regarder les plus et les moins, et en regardant tout cela, nous avons pris notre décision : nous pensons que c’est la meilleure décision pour McLaren, pour au moins les trois prochaines années. »

« Légalement et contractuellement, nous sommes à égalité avec Renault et Red Bull. Mais oui, parfois, vous prenez des décisions affectives ! Et vous favorisez quelqu’un. Mais comme je l’ai dit, légalement et contractuellement, nous sommes à égalité. »

Eric Boullier est Français et a travaillé à Enstone par le passé. En quoi cette affinité a-t-elle joué dans la décision finale ?

« Je vis en Grande-Bretagne depuis neuf ans maintenant et vous pouvez vraiment voir une différence culturelle. Et quand il s’agit de comprendre des cultures différentes, j’ai vraiment beaucoup progressé avec Honda ! Mais certainement, comme j’étais un étranger en Angleterre, j’ai souvent fait de la diplomatie entre Honda et l’Angleterre, certainement pour aider à réduire les différences culturelles entre Honda et McLaren. »

Même si certains mots peu amènes ont pu être lâchés par Honda après cette rupture, Eric Boullier assure que la décision de quitter les Japonais a été « très dure » à prendre.

« Tout le projet était de recréer l’héritage du passé. Sur le papier, tout semblait bien. Mais la manière avec laquelle ce projet a été mené n’était pas la bonne, de toute évidence. Heureusement, nous avons réussi à trouver un accord à l’amiable et Honda a compris que tout l’investissement qui avait été réalisé trouverait une récompense à un moment donné. Nous, nous ne pouvons plus attendre. Mais Honda peut être récompensé avec une autre équipe. Je suis vraiment heureux de voir qu’ils aient décidé de rester en F1 et de s’engager avec une autre équipe. Personnellement, je me sens un peu triste de voir que ça n’a pas marché. Mais ce furent trois années très intenses. »

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