Ross Brawn, le directeur technique de la Formule 1, a tenu à rassurer Sergio Marchionne juste avant le début de saison. Le Britannique a réagi aux propos du directeur de Ferrari, qui s’inquiétait de voir la F1 devenir une formule monotype aux relents de supermarchés où toutes les équipes achèteraient des pièces standardisées.
"Nous ne voulons pas transformer la Formule 1 en Nascar" a lancé Brawn. "Ce serait un désastre car la liberté technique est historiquement importante pour la Formule 1."
Brawn reconnaît que l’augmentation des coûts n’est plus viable : "Les équipes de pointe actuelles dépensent deux fois plus sur cette technologie que nous le faisons sept ou huit ans auparavant."
"Quand j’étais chez Mercedes, nous dépensions 70% de ce que Red Bull dépensait pour gagner les titres. Nous avons fini à la quatrième place. Comme Force India aujourd’hui, sauf qu’eux dépensent 40% de ce que Mercedes investit aujourd’hui."
Brawn a été malmené par Sergio Marchionne, qui ne semble pas s’embarrasser du fait que le Britannique soit un ancien personnage clé chez Ferrari : "Ce qui ne m’intéresse pas, c’est quand Ross Brawn vient et nous explique que les grid girls doivent disparaître, et comment le châssis et le moteur devraient être".
"Il se comporte comme Moïse qui lit les 10 commandements. Et quand j’appelle le patron de Moïse [Chase Carey], il me dit que ce n’était qu’un avis personnel" avait lâché Marchionne en fin d’année dernière.
Ross Brawn n’oublie toutefois pas que Ferrari est importante pour la Formule 1 et veut faire au mieux pour satisfaire les deux parties, en laissant sa querelle avec Marchionne de côté.
"Le sport devrait être juste pour tous les participants" poursuit Brawn. "Il est vrai que Ferrari a un droit de veto, mais c’est plutôt une relique historique. De ce que je sais, ils ne s’en sont jamais servi, mais ils ont peut-être tourné autour."
"Ferrari est importante et je porte encore cette équipe dans mon cœur. Après tout, j’y ai travaillé pendant dix ans. C’est une icône et nous espérons pouvoir trouver une solution qui rendra justice à tous. Nous ne voulons pas que Ferrari quitte la Formule 1."