Ross Brawn confiait hier qu’il n’était pour le moment que consultant pour Liberty Media, et qu’il n’avait pas encore pas reçu d’offre ferme de la part des futurs nouveaux propriétaires de la F1 pour prendre du galon. On dit que l’ancien ingénieur de Ferrari pourrait remplacer, ou travailler aux côtés de Bernie Ecclestone, dans un rôle plus dévolu à l’aspect sportif et réglementaire.
Depuis plusieurs jours maintenant, l’homme de 61 ans envoie des signes indiquant un possible nouveau rôle important avec Liberty. Une question se pose cependant : par le passé, Ross Brawn et Bernie Ecclestone n’ont pas eu que des relations amicales… Cela pourrait-il empêcher Brawn et Bernie de travailler ensemble ? Pas selon l’ancien homme fort de Mercedes.
« Je ne pense pas que ce soit hors de question. Ce serait une paire très intéressante, et ce ne serait certainement pas un problème pour moi. »
Ross Brawn pense même que Bernie Ecclestone est irremplaçable : « Quand le jour arrivera où Bernie s’arrêtera finalement, il n’y aura pas d’autre Bernie. Ce sera une structure différente, et avec l’implication de Liberty Media, il y a déjà quelques spéculations sur la situation future. »
« Mon rôle a été pour le moment seulement de donner quelques conseils à Liberty, de les aider à comprendre la F1, son business, les personnages importants, et les soutenir un peu dans ce but. C’est là où nous en sommes, pour le moment. Je ne sais pas ce qui arrivera à l’avenir. J’ai déjà donné mon avis, je serais intéressé pour aider la F1. Je ne veux pas revenir à la tête d’une équipe, ça ne me motive vraiment pas. »
« Mais ce qui pourrait me motiver, c’est contribuer, d’une certaine manière, à l’avenir de la F1, à voir comment elle peut progresser, et à répondre aux défis qu’elle rencontre aujourd’hui. Mais Bernie est le maître des lieux, il est le seul qui décide comment se passent les choses ici, pour les prochaines années. »
Ross Brawn se dit d’ores et déjà particulièrement intéressé par la perspective de faire évoluer la F1 dans une direction qui lui apparaît plus positive : « Je suis un spectateur frustré, parce que quand vous avez été impliqué dans le sport, et que vous le regardez de l’extérieur, vous vous étonnez vraiment des raisons qui poussent les décideurs à faire les choix qu’ils font. J’apprécie beaucoup le sport. Ce qui me manque, c’est d’y être engagé, d’avoir tous ces collègues. L’excitation me manque, mais pas toutes ces irritations qui arrivent avec. »
« Il me plairait d’essayer d’aider la F1 à avancer. C’est un sport formidable, difficile lorsqu’il s’agit de maintenir son rang sur le plan du divertissement comme sur le plan du sport. Je pourrais certainement être attiré par un rôle dans cet objectif. »
Ross Brawn aurait même déjà un plan sur plusieurs années pour revitaliser la discipline : « Je suis un ingénieur donc je tends à être très pragmatique. Mon approche est toujours d’avoir un plan sur trois, cinq ans. » Et Ross Brawn de penser que la F1 manque justement d’esprit d’équipe, de travail en symbiose. « Parfois, je ne vois pas cela en Formule 1. Je ne vois pas la Formule 1 se regarder vraiment elle-même, comme il le faut, pour voir où elle veut être dans trois ou cinq ans. »
Reste l’équation Bernie Ecclestone… « Liberty décidera de ce qu’ils veulent faire. Mais c’est une entreprise bien courageuse que de vouloir se séparer de Bernie, parce qu’il a conçu les systèmes, négocié tous les contrats. Il a fait bien des choses. Donc ce serait raisonnable d’avancer prudemment dans cette direction. »
Quoi qu’il en soit, Ross Brawn confirme être intéressé pour dépasser dans l’avenir ses fonctions de simple consultant. Et pour cela, il démine le terrain afin de préparer une future cohabitation avec Bernie Ecclestone : « Les relations sont vitales dans n’importe quel business. Mais je comprends que Bernie et moi n’avons pas fait assez d’efforts par le passé pour peut-être lui donner le respect qui était dû. Il a accompli énormément de choses en F1. »