Ross Brawn est l’un des rares personnages influents du paddock à exprimer ouvertement ses réserves – sinon son opposition – face à la possibilité de repousser la fin de la saison au mois de décembre.
La date du 4 décembre avait d’abord été évoquée mais, devant les difficultés logistiques qu’elle poserait, la date du 11 décembre a été choisie pour accueillir le dernier Grand Prix de la saison – le Grand Prix d’Inde – en cas de réintégration de Bahreïn au calendrier 2011.
Responsable de l’équipe Mercedes, Brawn repart en guerre et insiste sur la nécessité de considérer le facteur humain avant de prendre une telle décision.
« Ca devient abusé », a-t-il indiqué. « Nos gars travaillent depuis le mois de janvier. Nous n’avons plus d’équipes d’essais, alors ce sont les mêmes gars qui travaillent depuis janvier et à qui nous demanderions de travailler jusqu’en décembre. Cela veut dire qu’ils n’auraient pas de vacances avant Noël et repartiraient directement au travail en janvier. »
« Personnellement, je pense que c’est inacceptable. Nous l’avons dit à Bernie, il connait notre position. Si nous continuons dans ce sens, nous irons au devant de problèmes parce que nous ne pouvons pas demander à nos gars de travailler dans cet environnement et cette situation. Je pense que c’est totalement inacceptable », a-t-il martelé.
La question devrait être tranchée par le Conseil Mondial de la FIA ce vendredi. En fonction de la décision prise, les équipes réfléchiront alors aux mesures à prendre.
« Nous devons voir ce qui va se passer au Conseil Mondial avant de commencer à gérer ce problème. Nous ne nous emportons pas à ce sujet, mais les personnes concernées connaissent notre opinion », a-t-il ajouté.
Les patrons d’équipe ont eu l’occasion d’exposer leur point de vue le weekend dernier, à Monaco, au cours d’une réunion avec Bernie Ecclestone.
Outre les problèmes logistiques et humains liés à l’extension du calendrier, les membres du Conseil Mondial devront prendre en compte la question morale d’un retour à Bahreïn cette année, après les répressions violentes et parfois abusives dont ont été victimes les manifestants.
Le Royaume est toujours sous état d’urgence – il devrait être levé le 1er juin – et a reçu l’aide de soldats venus d’Arabie Saoudite pour maintenir l’ordre. Le calme n’est pas encore totalement revenu, et deux journalistes étrangers ont déclarés avoir été arrêtés et maltraités par la police.