Le Grand Prix de Monaco a eu tous les airs d’une procession, au point que Fernando Alonso évoque la course la plus ennuyeuse de l’histoire de la discipline. Lewis Hamilton s’est également plaint du tracé monégasque, demandant à ce qu’il soit modifié pour favoriser les dépassements.
Pour Ross Brawn, le manager des sports mécaniques de Liberty Media, il est absurde de vouloir juger Monaco selon les mêmes critères que les autres circuits. Mais il se dit tout de même prêt à écouter les pilotes dans le futur si leurs suggestions sont pertinentes.
« J’ai entendu un certain nombre de commentaires de la part des pilotes, ou des personnalités du monde de la F1, disant que la course était ennuyeuse », déclare Brawn. « Et c’est vrai qu’elle n’était pas un concentré d’action, d’autant plus que les pneus étaient le facteur-clef. »
« Cependant, il est un peu naïf d’attendre beaucoup de duels et de manœuvres de dépassements à Monaco. Monaco est une course si spéciale… elle ne devrait pas être jugée selon les mêmes critères que les autres courses. »
« L’ambiance dans le paddock et dans la ville, le glamour qui entoure l’évènement… tout cela rend Monaco unique. »
« Cela dit, l’un des buts que nous nous sommes fixés en F1 pour le futur est de travailler avec les promoteurs et tous les actionnaires pour s’assurer que les nouveaux circuits soient en mesure de fournir plus d’opportunités et de dépassements. Et les circuits actuels sont améliorés en ce sens. »
« Naturellement, l’opinion des pilotes est la bienvenue et notre porte est toujours ouverte. »
« Cependant à Monaco, il ne faut pas demander des miracles de notre part pour changer les choses ! Et ce n’est définitivement pas de notre ressort. »
Le Prince Albert a lui-même publiquement ouvert la possibilité, l’an dernier, d’étendre le circuit de Monaco entre le Portier et le tunnel. Le circuit passerait sur un nouveau quartier, gagné sur la mer… mais qui est encore en construction pour les six prochaines années.
En attendant, lors des prochaines courses, pour favoriser le spectacle, les écarts entre les équipes se doivent d’être les plus resserrés possibles. A ce titre, Ross Brawn s’alarme du fossé existant entre les écuries de pointe et les autres.
« L’écart avec le peloton est toujours trop important, même à Monaco, où en qualifications, l’écart entre Daniel Ricciardo, le poleman, et Esteban Ocon [6e] était de 1,2 seconde. Sur un circuit aussi court, c’est une différence significative. »
« Il y a beaucoup à faire sur ce sujet et comme on le sait, nous travaillons avec la FIA et les écuries, mais il n’y a pas de solution magique. »
« Pour le moment, nous pouvons profiter de cette saison qui promet d’être serrée jusqu’au bout. Les six premières courses de l’année nous ont offert trois vainqueurs différents, venant de trois écuries, qui ont chacune gagné deux fois. La dernière fois que nous avions vu une telle chose, c’était en 2013, avec quatre vainqueurs venant de quatre équipes.
« C’est positif pour le reste de la saison et cette situation crée de l’incertitude, de l’imprévisible et plus d’intérêt pour la F1. Et les écarts entre les top-teams n’ont jamais été aussi serrés depuis le début de l’ère hybride. »