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Brésil 2016 : ce dimanche où Ocon a changé de monde

Le Français a impressionné à Interlagos

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Esteban Ocon sera donc, la saison prochaine, titulaire chez Force India et remplacera au pied levé Nico Hulkenberg, transféré chez Renault.

Cette décision a fait de nombreux heureux : chez Renault, qui garde toujours un œil sur la progression du pilote français ; chez Mercedes, qui place ainsi un de ses pilotes dans une écurie compétitive ; et chez Force India, qui dispose désormais d’un pilote au potentiel évident.

Un murmure plaintif doit pourtant se faire entendre : celui de Pascal Wehrlein. L’Allemand n’a-t-il pas été sacré champion en DTM l’an dernier, alors qu’Esteban Ocon, prenant sa succession, peinait terriblement à chaque course ? N’a-t-il pas dominé le Français six fois en qualifications (contre deux) et fait jeu égal en course, tout en jouant parfois de malchance le dimanche, comme lors de la dernière course au Brésil ?

Tout cela est vrai et il faut bien admettre que Pascal Wehrlein mérite certainement lui aussi une meilleure monoplace qu’une Manor. Cependant, l’Allemand n’était pas courtisé, comme Esteban Ocon, par Renault. Mercedes, avec qui Ocon est toujours sous contrat, a donc dû faire monter les enchères et proposer à Ocon un volant de titulaire dans une écurie partenaire, pour éviter que le Français ne file vers d’autres horizons.

Aujourd’hui, grâce à sa dernière course sensationnelle au Brésil, Esteban Ocon a fait taire l’ensemble de ces critiques. Si certains chez Force India craignaient que ces histoires de politique en coulisses n’aient pas profité au meilleur des deux pilotes Manor, la prestation du Normand à Interlagos a sonné comme un vif démenti. Ocon a évolué dans les points pendant une bonne partie du dimanche, et n’a été sorti du top 10 que durant les derniers tours. Pendant une longue heure et demie, Esteban Ocon n’a eu aucun incident, n’a commis aucune erreur, malgré une Manor très instable sous la pluie en raison de son déficit aérodynamique marqué.

Bob Fernley, le directeur adjoint de Force India, était ainsi naturellement aux anges le dimanche soir : « Nous sommes très encouragés par ce que nous avons vu d’Esteban dimanche. Il a réalisé une excellente course pour Manor. Nous sommes conscients de son talent. Nous étions sereins concernant la décision que nous avions prise donc nous n’avions pas besoin de voir une telle course pour être convaincus que nous avions fait le bon choix. »

Grâce à sa meilleure prestation en F1 jusqu’à présent, Esteban Ocon a définitivement changé de catégorie dimanche dernier. L’an prochain, le Français visera les points à la régulière à chaque course. Alors que Nico Rosberg ou Lewis Hamilton pourraient quitter Mercedes en 2018, tous les espoirs sont permis pour sa carrière.

Au moment de conclure, on ne peut s’empêcher de penser au destin brisé d’un autre pilote français, qui aurait dû lui aussi rejoindre Force India. C’était en 2013. Jules Bianchi avait été battu sur le fil par Adrian Sutil, avant que Marussia ne lui offre un refuge. Le transfert d’Esteban Ocon de Manor à Force India est donc, d’une certaine manière, une belle revanche de l’histoire.

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