Flavio Briatore, grand ami de Bernie Ecclestone, n’a pas vraiment apprécié de voir l’ancien grand argentier de la Formule 1 perdre aussi soudainement son pouvoir.
Cantonné au rôle de président d’honneur, le Britannique de 86 ans préparerait sa riposte, avec l’Italien, avec un championnat parallèle (voir notre information parue plus tôt aujourd’hui).
De son côté l’ancien patron de Benetton et Renault en Formule 1 en profite pour tacler la façon dont Liberty Media est arrivée à ses fins.
"Cette transition n’a pas été très élégante. C’est vrai que je suis proche de Bernie Ecclestone, nous avons partagé la même vision de la Formule 1. Bernie a permis à des gens d’avoir du succès et de devenir célèbres, même ceux qui ne le méritaient pas," lance Briatore dans une interview avec la Gazzetta dello Sport.
"Lorsqu’un actionnaire majoritaire arrive, avoir du changement est assez normal. Mais, à aujourd’hui, la Formule 1 a été considérée comme un grand produit financier. Il n’y a pas eu beaucoup de déclaration de Liberty sur l’état de ce produit."
Et l’Italien est sévère, peut-être pour tracer la voie vers ce championnat parallèle.
"L’état de la Formule 1 est sombre : la plupart des équipes sont en crise parce qu’elles ont des problèmes financiers. Les circuits sont aussi sur le point de s’effondrer. Silverstone est à la limite, c’est la dernière année de la Formule 1 à Singapour et la Malaisie va aussi disparaître du calendrier (en 2018). Comment pouvez-vous maintenir un tel sport ?"
"Je ne vois qu’un seul gagnant : les investisseurs de CVC," ajoute Briatore en référence aux anciens propriétaires de Formule 1 qui ont vendu la F1 à Liberty Media.
"Tout le monde, y compris la FIA et les équipes de course, qui voulaient avoir un mot à dire dans cette nouvelle ère hybride de la Formule 1, sont à blâmer pour ce gâchis. Nous avons maintenant une formule qui ne convient à personne, et où les coûts sont hors de contrôle."
"Les dégâts ont commencé suite à la dissolution de la FOTA [l’Association des Équipes de Formule 1, qui a été dissoute en 2009]. Si la FOTA avait survécu, cette situation ne serait jamais produite."
"Ce dont la Formule 1 a besoin maintenant, c’est d’être de nouveau un championnat de pilotes, pas un championnat pour les ingénieurs. Le développement du moteur doit être gelé, comme nous l’avons fait avec les moteurs atmosphériques. A cette époque, nous avions douze voitures qui se tenaient en une seconde."
Briatore voit cependant une lueur d’espoir pour la Formule 1 : l’arrivée de Ross Brawn.
"J’ai travaillé avec Ross Brawn pendant huit ans. Ross est un sacré ingénieur, un excellent gars. Mais il doit s’assurer que tout le monde tire la corde dans la même direction, en particulier en termes de réduction des coûts."