Présent lors d’une réunion du Formula One Group auprès de plusieurs investisseurs hier, Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media, a assuré que les plus grosses écuries soutiendraient le projet de budgets plafonnés, même si cela signifie une moindre compétitivité.
« Prenez l’équipe qui domine actuellement, Mercedes : ils ont les ressources les plus importantes en F1 » a expliqué Brawn. « Ils ont dépensé 500 millions pour leur programme de F1 pour obtenir ces résultats sur la piste, et c’est une réussite fantastique. Le problème, c’est qu’ils sont quatre secondes plus rapides que les gars à l’arrière de la grille, et ce n’est pas bon pour le business. Ce n’est pas vraiment soutenable. »
« Ils gagnent parce qu’ils ont augmenté leurs budgets, et ils les augmentent de plus en plus. Durant leur période de domination, ils ont dépensé plus pour rester dominateurs. Quand cette domination s’arrêtera, ces budgets deviendront absurdes, parce qu’ils dépenseront énormément d’argent sans gagner. »
Mais pour Ross Brawn, cette escalade financière n’est pas souhaitable, et les équipes elles-mêmes sont conscientes de cette impasse.
« Ces équipes, particulièrement leurs conseils d’administrations, sont venus nous demander : ‘s’il vous plaît, sauvez-nous de nous-mêmes, parce que nous avons dû entrer dans cette spirale pour gagner.’ Nous voulons une autorité régulatrice. Nous voulons contrôler ce que nous devons faire ou non, pour rendre le business plus soutenable. »
« Donc dans l’exemple de Mercedes, ils veulent toujours gagner et ils veulent toujours être dans le top 3. Mais ils sont aussi prêts à accepter une compétitivité réduite, si cela signifie une soutenabilité budgétaire plus durable. Donc ils sont dans ce cercle vicieux désormais, celui des budgets insoutenables, et ils doivent dominer pour justifier ces budgets. Ils recherchent une porte de sortie. Pas de la F1, mais de la F1 telle qu’elle est pour eux en ce moment. »
C’est pour cela que Ross Brawn a commencé la discussion autour des budgets plafonnés. Un tel chantier nécessite une large concertation et une approche prudente et raisonnable.
« Nous travaillons avec toutes les équipes aujourd’hui pour étudier le contrôle des budgets sur le futur et je pense que c’est la voie que nous suivons. Nous devons définir ce qui rentrera dans le plafond des budgets. Nous devons définir les systèmes qui contrôleront et réguleront les dépenses, pour que la F1 redevienne soutenable. L’autre aspect important, c’est de savoir si ce système augmente la compétitivité de tout le monde, parce qu’un budget capé réduirait énormément les écarts entre les équipes à l’avant et à l’arrière de la grille. »