Le chef de l’équipe Mercedes a fait une révélation importante lors de la conférence de presse du vendredi : il a avoué avoir pris lui-même la décision de faire effectuer à Mercedes les essais avec Pirelli à Barcelone qui font couler tant d’encre.
"C’était ma décision de faire l’essai, c’est un fait. Voyons ce qu’il se passera au tribunal..."
Si Mercedes écope de sanctions plus ou moins graves, Brawn pourrait se retrouver sur la sellette, mais il ne s’en inquiète pas pour l’instant, rappelant que ce n’est pas la première fois qu’on évoque son départ : "Il y a eu quelques rumeurs comme quoi je devais partir, et rien n’est arrivé. Attendons, et voyons ce que le tribunal trouvera, et ensuite nous pourrons avancer à partir de là."
Lorsque la question a été posée au Britannique de savoir s’il avait consulté ses collaborateurs que sont Niki Lauda et Toto Wolff, Brawn a laissé planer le doute en refusant de répondre : "Ce n’est pas quelque chose que je souhaite commenter. Nous aurons tous les faits quand nous irons au tribunal."
Ross Brawn persiste et signe : Mercedes n’a rien fait d’illégal et était dans son bon droit en effectuant ces essais. Il continue cependant de ne rien vouloir révéler de plus à la presse, préférant réserver ses arguments pour le Tribunal International de la FIA.
"Je pense que nous n’aurions pas fait les essais avec Pirelli à moins d’être sûrs de pouvoir faire ces essais. Quand nous irons au tribunal, vous aurez vos réponses."
Un accord de Whiting par e-mail ?
Ces derniers temps, une autre rumeur circule : le directeur de course de la FIA, Charlie Whiting, aurait donné l’autorisation à Mercedes d’effectuer les essais Pirelli avec leur voiture actuelle - la W04 - via un e-mail envoyé.
Mais là encore, Ross Brawn ne veut rien dire et préfère attendre de se retrouver devant le tribunal : "Je ne veux faire aucun commentaire sur l’e-mail."
Ross Brawn n’a rien voulu lâcher face aux journalistes, probablement bien conseillé par son équipe et les avocats, et donne rendez-vous devant le Tribunal International de la FIA.
"C’est un peu difficile pour moi, parce qu’on a le procès en cours maintenant, et c’est entre les mains du tribunal. Comme cela a été mentionné par les autres équipes, nous avons confiance en ce procès, c’est un procès nouveau et indépendant, que la FIA a introduit. C’est la première fois que cela est testé, et je crois qu’il a une bonne structure. Nous avons confiance en ce tribunal. Je ne peux pas ni ne veux pas faire de commentaires, et je ne veux pas aller au-devant de ce que va dire le tribunal."
"Je pense que quand vous serez au tribunal, vous aurez les réponses à toutes vos questions", a répété un Ross Brawn qui ne voulait rien révéler de plus, à l’intention des journalistes.
Se concentrer sur Montréal
Il admet ne pas vivre les meilleurs moments de sa carrière ces derniers temps, mais est sûr qu’une fois que les observateurs auront toutes les cartes en main, les avis changeront : "Je ne vais pas dire que la situation est très plaisante pour le moment. Mais, une nouvelle fois, je suis à l’aise et je suis confiant. Une fois que nous serons au tribunal, les faits deviendront clairs et les gens pourront porter un meilleur jugement."
Ross Brawn rappelle que l’équipe Mercedes ne se résume pas à l’affaire Pirelli et qu’ils sont au Canada pour courir en piste et ramener des points, voire plus : "On essaie de se concentrer, nous avons une course à disputer ici, et on essaie de rester à distance de tout ça."
"Mais c’est du sport auto, j’y suis depuis longtemps et je suis déjà passé par ce genre de choses par le passé", conclut le Britannique qui a déjà en effet connu son lot d’affaires, chez Benetton ou Ferrari.