La fin de saison approche et Matthew Carter, le directeur de Lotus, commence à tirer le bilan sportif d’une année mouvementée pour son écurie, après de multiples retards de paiements, quelques visites de la part des huissiers et un rachat par Renault qui tarde.
« C’est dur, aucun doute là-dessus. Je dois dire que nous avons été malchanceux, et ce dès le début de la saison quand nos deux voitures ont abandonné après le premier virage ! Nous sommes certes au quatrième et dernier rang des écuries motorisées par Mercedes, mais nous sommes raisonnablement proches de Force India et ça a été assez serré avec eux. »
Après une année 2014 assez catastrophique, Lotus a fort bien redressé la barre cette saison avec entre autres l’adoption du moteur Mercedes, ce qui a forcé l’écurie d’Enstone à revoir certains de ses sous-systèmes.
« Nous avons appris des choses, et elles sont extrêmement importantes pour nous. Nous essayons de construire une grande partie de la voiture en interne, comme notre propre boîte de vitesses ou nos suspensions arrière. Une équipe comme Force India utilise les solutions Mercedes dans ces domaines, en plus du moteur. Comme nous faisons tout ça nous-mêmes, passer du bloc Renault au Mercedes a été un travail colossal. Mais nous l’avons fait et avons rencontré un certain succès cette année. Alors passer de nouveau au Renault, nous pouvons le refaire. Ce sera tendu à cause du timing, mais je pense que tout ira bien pour les premiers essais. »
Romain Grosjean, qui a mis un terme à sa collaboration de longue date avec Lotus pour rejoindre Haas, estime que 2016 et 2017 seront difficiles mais que les choses devraient s’arranger en 2018 pour Lotus/Renault.
« Ça m’a l’air d’un super programme, reprend Carter en riant, on dirait que Romain a une boule de cristal ! Mais je suis d’accord, l’an prochain sera une année difficile avec la mise en place de la nouvelle structure de l’équipe. Les changements de règles de 2017 seront aussi une chance énorme de remonter. Je pense que nous rencontrerons alors un succès raisonnable et si Romain veut revenir, espérons qu’il y ait de la place pour lui. »