Caterham a révélé aujourd’hui la CT05, sa nouvelle monoplace, qui sera confiée à Kamui Kobayashi et Marcus Ericsson cette saison. La première voiture conçue entièrement à Leafield répond au règlement 2014 par un museau plus que disgracieux. Elle embarque toujours un bloc Renault, répondant lui aussi à un règlement revu de fond en comble. Son duo de pilotes sera donc totalement nouveau pour l’écurie qui a besoin de bons résultats cette année sous peine de disparaître du paysage de la F1.
"Voir Kamui et Marcus lever le voile sur cette CT05 est un moment de fierté pour moi et toute l’équipe au moment de commencer une nouvelle ère" a déclaré Cyril Abiteboul. "Nos partenaires et actionnaires ont investi énormément afin de nous donner un lieu de travail dans les standards des autres équipes, ce que nous devrons matérialiser sur la piste".
"Nous pensons que la CT05 est un bon point de départ pour relever les défis posés par les nouvelles règles, surtout en termes de fiabilité.Tout le monde a travaillé tellement dur, et bien sûr nous ne saurons pas où nous en sommes avant la première course, mais nous espérons avoir répondu aux défis présentés de la manière la plus efficace".
Abiteboul reconnaît que les défis sont énormes, mais pense son équipe mieux armée que jamais pour les relever : "Grâce à notre déménagement en 2012 dans ce qu’on pourrait appeler la vallée de la F1, et grâce à un recrutement très positif, notre staff est maintenant un beau mélange d’expérience et de jeunes talents et nous avons déplacé notre soufflerie dans les bâtiments de Toyota à Cologne en Allemagne. D’autant que grâce à nos partenaires, une grosse évolution a été amenée à nos simulateurs aérodynamiques".
"Derrière le volant, nous avons également un mélange d’expérience, de vitesse et de passion avec Kamui, et nous avons également la possibilité de donner une chance à un jeune pilote de GP2 de passer en F1 en la personne de Marcus. Sa carrière l’amène cette année en F1 et nous avons confiance en sa capacité d’être à la hauteur avec le calme qui l’a toujours caractérisé. Pour aider Kamui et Marcus à développer la voiture tout au long de l’année, nous aurons Robin Frijns et Alexander Rossi qui seront nos pilotes de réserve. Personne ne doute du talent de Robin et nous sommes ravis qu’avec nous, il se prépare à un futur poste de titulaire. Alexander est dans notre programme depuis 2011 et nous l’avons vu progresser énormément. Il a une vraie chance de se battre en GP2 en 2014 et de continuer à apprendre la Formule 1 dans le simulateur" conclut le directeur de l’équipe.
C’est en tous cas au volant d’une monoplace particulière que les pilotes défendront les couleurs de Caterham puisqu’elle arbore un museau fin, en quelque sorte accroché sous la monocoque. Mark Smith, directeur technique, nous explique le cheminement et les raisons de ce choix aérodynamique.
"En dépit des changements de règlement, notre philosophie était assez proche de notre façon de penser habituelle. Nous avions en vu l’optimisation des performances mécaniques et aérodynamiques, mais il y a eu également beaucoup de travail concernant la réduction de poids, et nous avons été conservateurs autour du bloc moteur, notamment sur le refroidissement et les échappements, afin d’être fiables au maximum".
"L’avant de la voiture, la zone qui donnera lieu au plus grand nombre de débats, nous avons consacré beaucoup d’efforts sur l’optimisation du flot aérodynamique autour du nez, de l’avant du chassis et de la largeur réduite de l’aileron, toujours dans le souci du règlement" continue l’ingénieur. "Cependant, l’ensemble que nous avons commencé à tester est loin d’être définitif et nous essaierons diverses solutions tout au long de l’année.
"Dans l’ensemble, l’équipe de designers s’est penchée sur de nombreuses zones essentielles, puisque la hauteur du museau nous a poussé à opter pour des suspensions à tirants. Nous avons également dû nous concentrer sur le refroidissement, ce qui a mené à un travail sur la partie arrière de la voiture, également à cause de la disparition de l’ailette en dessous de l’aileron arrière mais aussi de l’effet de souffle des échappements. Tout cela a crée un défi pour toutes les équipes afin de récupérer l’appui crée par ces solutions à l’arrière lors des saisons précédentes, et là aussi nous continuerons toute l’année le développement" conclut Smith.