Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2017 a été une année décisive pour Charles Leclerc. Le Monégasque a remporté le titre de champion de Formule 2 et a été titularisé en novembre dernier chez Sauber pour piloter lors de la prochaine saison de Formule 1.
Le pilote de 20 ans revient sur ses débuts dans les sports mécaniques, qui lui ont permis, peu à peu, de gravir les échelons jusqu’à la F1.
"À l’âge de 4 ans et demi, je commençais déjà à rouler en kart – sur le circuit appartenant au père de Jules (Bianchi). C’est à ce moment-là que je suis tombé amoureux du karting," se remémore-t-il.
Leclerc a su assez vite qu’il voulait embrasser une carrière de pilote, laissant les études de côté pour se consacrer à sa passion.
"Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui aiment aller à l’école. Mais je ne l’ai pas non plus détestée !"
"Bien sûr, ce n’était pas un grand plaisir pour moi d’aller chaque matin à l’école. J’y suis allé plus pour mes amis, pas pour apprendre. Je n’étais cependant pas mauvais et j’y suis resté jusqu’au Bac, que j’ai décroché. Par la suite, je ne voulais pas aller à l’université car j’étais en Formule 3 et le calendrier des courses est suffisamment stressant. Cela aurait été difficile de combiner les deux."
"De plus, j’étais suffisamment bon en course, au point que nous nous sommes décidés à nous concentrer uniquement sur ma carrière sportive. Mais ce fut quand même une décision difficile – comme pour tout pilote. C’est toujours compliqué car cela a une grosse répercussion si jamais tu fais le mauvais choix."
Mais les sports mécaniques sont très onéreux, et c’est ainsi que Jules Bianchi a joué un rôle décisif dans le destin du Monégasque.
"Mon père a financé les deux premières années, ce qui revenait déjà très cher. J’avais 5, 6, 7 ans. Mais toutes les courses se déroulaient en France, à 800 kilomètres de chez moi au maximum. À ce moment-là, on s’en sortait bien au niveau du budget. Après ces deux années, mon père s’est donné beaucoup de mal pour trouver des sponsors et nous en avons trouvé quelques-uns, qui nous ont aidé jusqu’en 2010. Nous avons pu survivre ainsi. Ces sponsors ont financé mes courses qui ont eu lieu, pour la plupart, en France. En 2011, nous avons voulu faire plus de courses internationales mais les budgets nécessaires étaient complètement dingues. C’est tellement cher..."
"À la fin de 2010, Jules était déjà très proche de ma famille. Il savait bien sûr que j’aurai arrêté en 2010 si je n’avais pas eu un grand changement dans ma carrière. Il était managé par Nicolas (Todt). Alors, il a dit : Eh, Nicolas, j’ai un très bon ami, mais sa carrière pourrait se terminer cette année. Regarde un peu ses résultats et si tu es intéressé, prends-le."
La course de kart à Monaco de cette année a alors été le deuxième grand tournant : Leclerc a remporté la victoire, ce qui a décidé Nicolas Todt à soutenir sa carrière.
"C’était très important, car Nicolas a suivi cette course après que Jules lui a raconté mon histoire. Après 2010, il s’est occupé de moi et par chance, je ne dois plus rien payer pour courir à présent."