Bonjour à tous,
La saison 2013 vient de toucher à sa fin, les Grands Prix des Etats-Unis et du Brésil concluant une année riche en émotions et en rebondissements. Après trois week-ends difficiles en Inde, à Abou Dhabi et à Austin, nous avons redressé la barre à Interlagos et sommes repassés devant les Marussia en termes de performances. Cela n’a malheureusement pas suffi pour leur ravir la 10ème place au championnat Constructeurs.
J’étais vraiment compétitif à Sao Paulo et les conditions climatiques changeantes auraient pu nous permettre de coiffer nos adversaires directs au poteau. Hélas, l’espoir s’est envolé lorsque j’ai connu un problème de suspension à quelques tours de l’arrivée. J’aurais préféré terminer la saison sur une meilleure note mais je reste satisfait de mes performances chez Caterham cette année.
Sans plus tarder, je vous livre mes observations sur les deux derniers rendez-vous du championnat 2013.
La fièvre d’Austin
J’avais vraiment hâte de retrouver Austin et le Circuit des Amériques. J’y avais passé un excellent moment l’année dernière à l’occasion du retour de la Formule 1 aux Etats-Unis. Cette année, l’ambiance était une nouvelle fois au rendez-vous. C’est agréable de voir que notre discipline suscite autant d’engouement auprès du public texan. Les Américains sont friands de sport-spectacle et la F1 réunit tous les ingrédients pour les combler en leur offrant un « show » de grande qualité.
Le gouverneur du Texas Rick Perry nous a conviés à une réception organisée chez lui le vendredi soir. J’y suis allé avec d’autres pilotes et plusieurs directeurs d’écuries et nous avons tous passé une belle soirée. Le lendemain, j’ai participé au « Fan Fest », un festival organisé en centre-ville en marge du Grand Prix, en compagnie d’autres pilotes. Nous avons pu discuter avec les fans et signer des autographes, le tout dans une ambiance bon enfant. J’ai même eu la chance de croiser des Français venus pour l’occasion. Giedo et moi nous sommes ensuite pliés à une tradition toute texane : le lancer de lasso. Sans grand succès je dois l’avouer !
En piste, nous avons connu un nouveau week-end difficile et terminé le grand prix la course derrière les Marussia.
Rebond brésilien
Quand vous arrivez sur le circuit d’Interlagos, vous sentez réellement la ferveur populaire qui entoure le sport automobile au Brésil. L’ambiance dans les tribunes est assez exceptionnelle.
À Sao Paulo, nous étions à nouveau compétitifs et je me suis qualifié nettement devant Giedo et les pilotes Marussia. En course, j’étais également dans le coup jusqu’à ce que la suspension arrière droite ne casse à 13 tours du drapeau à damier.
Le Grand Prix du Brésil marquait également la fin de l’ère des moteurs V8 en Formule 1 puisque les monoplaces seront équipées d’un V6 turbo l’année prochaine. Après la course, nous avons fait vrombir le moteur Renault de ma CT03 dans le garage pour le pousser dans ses derniers retranchements, à la limite des 18 000 tours/minute. Une tradition sympa en F1.
L’heure du bilan 2013
Avec la fin de la saison vient l’heure du bilan. Bien sûr, c’est dommage et frustrant de terminer 11ème au classement des constructeurs. Maintenant, il faut savoir que nous étions la seule écurie à ne pas disposer d’une nouvelle monoplace pour la saison 2013. Nous en avons souffert lors des trois premiers Grands Prix avant de rectifier le tir à partir de Bahreïn. Les améliorations apportées à Sakhir nous ont permis de prendre l’ascendant sur Marussia.
L’écurie Caterham F1 Team a ensuite fourni un excellent travail en termes de développement pour conserver cet avantage pendant la majeure partie de la saison. Nous échouons d’un rien dans la lutte au championnat. Marussia a su profiter d’un Grand Prix de Malaisie un peu fou pour terminer 13ème, un rang devant nous. De telles péripéties ne se sont jamais représentées par la suite et nous n’avons pas été en mesure de les battre. Le coup n’est pourtant pas passé loin en Corée, puisque j’y ai décroché une nouvelle 14ème place.
Sur un plan plus personnel, je suis satisfait de ma prestation d’ensemble. Je regrette juste que nous ayons mal débuté la saison. Nous sommes certes parvenus à effacer notre retard sur Marussia mais nous en avons subi les conséquences tout au long de l’année.
2014 dans le viseur
Dans les semaines qui viennent, je vais tâcher de me préparer au mieux en vue de 2014 en espérant que mon horizon professionnel se débouche avant la fin du mois de décembre. J’irai ensuite célébrer Noël en famille.
Dans un autre registre, j’ai été ravi de voir mon patron Tony Fernandes décoré de la Légion d’Honneur pour sa contribution exceptionnelle envers l’industrie aéronautique française. C’est une distinction qui le rapproche un peu plus de la France et j’espère sincèrement que notre collaboration va se poursuivre en 2014.
On se reparle bientôt,
Charles