Nouveau pilote d’essais de Haas, Pietro Fittipaldi a piloté la VF-18 ce mardi à Abu Dhabi, pour les tests Pirelli. Le jeune pilote n’a pu boucler que 55 tours, car son équipe a dû, en pleine journée, changer un V6 Ferrari défaillant.
Fittipaldi a signé le 8e temps final. En dépit de ce problème significatif, il se réjouit d’une journée « incroyable » au volant de la Haas.
« Je suis très heureux d’avoir pu piloter pour la première fois une F1. La puissance des freins, l’accélération, la vitesse en virages, c’est juste incroyable. La voiture est si rapide, elle est collée au sol. La quantité d’appuis est impensable. »
« Nous avons eu quelques problèmes en début de journée, mais l’équipe les a réglés. Ils ont vraiment fait un travail fantastique pour qu’on revienne en piste. Ensuite l’après-midi, nous avons travaillé sur le programme prévu. Nous avons comparé les pneus 2018 à ceux de l’an prochain. J’ai essayé de donner aux ingénieurs le meilleur retour possible pour qu’ils commencent à travailler sur la base de ces renseignements. »
« L’équipe m’a donné une immense opportunité en me nommant pilote d’essais l’an prochain. J’apprendrai autant que possible, mais j’aiderai aussi à développer la voiture 2019 pendant la saison. C’était vraiment une bonne journée d’essais ce mardi. »
Günther Steiner, le directeur d’écurie, souligne que Pietro Fittipaldi a dû renoncer à courir dans d’autres séries à plein-temps, comme l’IndyCar, pour obtenir son poste chez Haas. Il apprécie forcément le geste.
« Il veut vraiment le faire. Beaucoup de jeunes pilotes n’acceptent pas le rôle de pilote d’essais parce que vous n’êtes pas sous le feu des projecteurs. Ils veulent montrer, sur la piste, à quel point ils sont bons. »
« Il veut en apprendre plus sur la F1 et être autour des paddocks, parce que pour les jeunes pilotes, il est très difficile d’avoir une opportunité de conduire une F1. Je me suis engagé à le laisser piloter, parce qu’il ne va pas seulement être dans le simulateur – ce ne serait pas bon en effet pour nous, car dans ce cas, il ne pourrait corréler le simulateur au roulage sur la piste. »
« Donc il voit cette opportunité comme un premier pas vers la F1. C’est ce que nous lui offrons. C’est mieux que de courir en F2, où beaucoup de choses dépendent du niveau de votre équipe, de votre voiture. »
« Je lui ai dit qu’il pourrait courir du moment qu’il n’y avait pas de conflit de calendrier avec les Grands Prix. »
Fittipaldi a remporté le dernier championnat de Formule V8 3.5. de l’histoire l’an dernier. Il comptait courir en WEC et en IndyCar cette année, mais a donc dû réduire ses ambitions en raison de son rôle chez Haas.
Un problème se pose tout de même : comment Fittipaldi va-t-il s’y prendre, sans roulage suffisant, pour valider ses points de Superlicence ?
« C’est un problème que nous résoudrons quand nous y serons confrontés » remarque Günther Steiner. « Il a déjà pas mal de points après sa victoire en 3.5., donc il ne lui en faudra pas beaucoup. »
Pietro Fittipaldi ne cache pas « vouloir courir l’an prochain » au-delà de son rôle dans le simulateur.
« L’équipe veut que je puisse courir aussi, mais tous les jours ne colleront pas… Je dois trouver un championnat qui n’entre pas trop en conflit avec le calendrier de la F1. Nous ferons des annonces bientôt. »
Ce qui est certain, c’est qu’on ne verra pas Pietro Fittipaldi aux côtés de Marcus Ericsson en IndyCar l’an prochain…
« Malheureusement, ça a été écarté. J’adore l’IndyCar mais il y aurait beaucoup de conflits de calendrier. Mais nous aurons bientôt quelque chose ! »