Coéquipier de Jules Bianchi au sein de l’écurie Marussia au moment où le Français a subi son accident fatal à Suzuka en 2014, Max Chilton semble avoir lui aussi frôlé le pire sur le circuit japonais.
« La mort de Jules m’a fait très mal. Je remercie ma bonne étoile, car j’ai failli faire comme lui le tour précédent. Notre voiture était la moins performante sur ce circuit et nous étions ceux qui avaient le moins d’appuis aérodynamiques. Dans le même virage, je me suis fait peur et ça aurait pu être moi. Je n’ai toujours pas regardé les images de l’accident, je ne peux pas. »
« La Formule 1 est difficile parce que votre équipier est aussi votre plus grand rival. Mais Jules m’a énormément appris en deux ans. Il était appelé à faire de grandes choses, c’était un très bon pilote et je me souviens bien de ces jours où j’arrivais à le battre. »
Cette année, Chilton s’alignera en IndyCar, où son compatriote britannique Justin Wilson a lui aussi perdu la vie l’an dernier.
« Quand je réfléchissais à quelle écurie rejoindre en IndyCar, Justin a eu son accident fatal. Ça a rendu ma tâche dix fois plus difficile. Mais je me suis simplement persuadé que ça aurait pu arriver n’importe quand. C’était comme Jules, un concours de circonstances. Je me souviens qu’en F1 en 2014, la roue de Kimi Räikkönen s’est détachée et est passée à 15 centimètres de ma tête. Quelle que soit la voiture que vous pilotez, quand votre heure est venue, c’est la fin. »
Le Britannique a finalement rejoint l’écurie Ganassi après une saison d’apprentissage en Indy Lights l’année dernière.
« C’est très enthousiasmant. Je ne pensais pas que ça se ferait car j’étais comme 99% des pilotes pour qui la F1 a toujours été l’objectif ultime. Je me souviens de toutes ces fois où j’ai affirmé que je ne courrais jamais en IndyCar parce que ça ne me parlait pas, mais voilà, il ne faut jamais dire jamais. Nos vies changent. J’ai été suffisamment chanceux pour courir en Formule 1 et j’y ai passé d’excellents moments, mais tout ça s’est terminé plutôt abruptement et tristement avec ce qui est arrivé à Jules Bianchi. »