Deux jours après son malheureux Grand Prix de Turquie, l’équipe Red Bull se prépare à affronter l’avenir avec sérénité. Mais pour ce faire, il faut d’abord mettre les choses à plat et expliquer une fois pour toutes ce qui est arrivé dimanche passé, lors du 40e tour du Grand Prix de Turquie.
"Nous nous sommes retrouvés face à une situation inhabituelle avec les quatre premiers de la course qui n’étaient séparés que par deux secondes. Au 38e tour, Mark a changé son mélange afin d’économiser son essence. Cela devait lui faire perdre 0,18 seconde au tour tout en tournant au même régime. Quant à Sebastian, il avait été moins gourmand en essence en début de course et il pouvait donc rouler à plein régime pendant encore quelques tours," explique Christian Horner, le directeur de l’équipe.
C’est la raison pour laquelle Sebastian a été en mesure de se rapprocher de Mark Webber avant de l’attaquer au 40e tour avec un accrochage pour conséquence. Mais qui doit être tenu pour responsable de cet accident ?
"Ce que nous attendons de nos pilotes, c’est qu’ils aient du respect l’un envers l’autre et qu’ils se laissent assez d’espace en piste. Malheureusement, aucun des deux n’a fait ça dimanche. Lors des six précédents doublés que nous avons signés, il y a souvent eu des phases de courses très disputées, mais ils avaient toujours respecté cette consigne," poursuit Horner.
Certains membres de l’équipe Red Bull, Helmut Marko par exemple, n’ont toutefois pas hésité à rejeter la responsabilité de cet accident sur le seul Webber.
"En fin de compte, on gagne et on perd en équipe. Dimanche, c’est l’équipe qui a perdu. Après avoir examiné toutes les informations en notre possession, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il s’agissait d’un incident de course qui n’aurait jamais dû arriver entre deux équipiers. Après avoir pris connaissance de toutes ces informations qui n’étaient pas disponibles juste après la course, Helmut Marko partage totalement cette opinion," ajoute le directeur de l’équipe Red Bull.
Mais pour quelle raison Red Bull a-t-elle laissé Sebastian Vettel attaquer Mark Webber alors que la victoire semblait promise à l’équipe ? Là aussi Horner a une réponse. "Les McLaren étaient les plus rapides, Sebastian était au volant de la plus rapide des deux Red Bull et la priorité était de gagner la course. Avec la pression phénoménale que mettait Lewis Hamilton sur Vettel, grâce à sa plus grande vitesse en ligne droite, il nous est apparu acceptable qu’il tente une manoeuvre de dépassement (sur Webber)."
Sebastian a-t-il reçu une telle consigne de l’équipe ? "Aucun de nos pilotes n’a reçu la moindre consigne pour échanger leurs positions. Il n’y a jamais de consignes aux pilotes chez Red Bull. La seule que nous leur demandons c’est de batailler tout en ayant du respect l’un pour l’autre."
"Nos deux pilotes, comme cela a toujours été le cas, continueront à recevoir un traitement à égalité. La course en Turquie a été une leçon coûteuse pour nous, je suis certain que cela ne se reproduira plus.," conclut Christian Horner.