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Coulthard : Un mécontentement latent chez les pilotes au sujet de Pirelli

La F1 mérite les meilleurs pneus, et pour l’instant ce n’est pas le cas

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En ce début de semaine, les regards sont aujourd’hui braqués sur Pirelli suite au Grand Prix de Spa-Francorchamps, où deux de leurs pneus ont explosé lors du week-end. En plus d’une grosse frayeur à n’en pas douter, Sebastian Vettel avait dû abandonner et s’était alors emporté contre le manufacturier italien. Mais la colère du pilote Ferrari cache-t-elle autre chose ? Décryptage de David Coulthard.

« Spa et Suzuka sont des monuments du calendrier de la Formule 1 et procurent des émotions plus fortes qu’ailleurs : les pilotes ont grandi en regardant leurs héros y lutter pour la victoire et parfois y perdre la vie. Ces deux pistes poussent les pilotes à leur limite et inspirent la peur comme aucune autre. Monaco mérite le plus profond respect et vous rend terriblement anxieux, mais les accidents en Principauté restent relativement peu violents. En Belgique et au Japon, en revanche, un impact peut potentiellement se révéler fatal. Et après un éclatement de pneu près de Blanchimont ou de l’Eau Rouge, les deux virages les plus rapides de Spa, un pilote pensera immédiatement ‘si ça s’était produit quelques mètres avant, la situation aurait été toute autre’. C’est cette peur que Vettel a exprimée dans ses remarques après la course. »

« Ce week-end ne fut néanmoins pas le pire pour Pirelli depuis son arrivée en F1 il y a 5 ans, en termes de nombre de pneus explosés ou excessivement abimés. Mais il y a un mécontentent latent chez les pilotes à propos des pneus italiens, sur leur profil de performance, leur adhérence, la façon de les utiliser ou leur robustesse globale. »

« Dans le cas de Vettel, la chape est partie en lambeaux avant que le pneu n’explose. Ce n’est pas la première fois que nous sommes témoins du phénomène avec Pirelli, et leurs pneus semblent particulièrement sensibles aux coupures ou aux contacts avec les ailerons avant. On ne peut pas se servir de cet incident comme seul argument contre Pirelli, mais les remarques de Vettel et les commentaires plus mesurés de Rosberg et Grosjean sont symptomatiques du mécontentement des pilotes et, pour le quadruple champion du monde, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. »

« En plus de ça, les pilotes ont raison sur un point : la F1 mérite le meilleur. Pirelli mérite de produire les tous meilleurs pneumatiques existants. Et pour l’instant, les pneus de Formule 1 n’entrent pas dans cette catégorie. »

Il ne faut toutefois pas oublier que si les pneus Pirelli sont ce qu’ils sont, c’est probablement aussi en partie à cause du cahier des charges de la FIA.

« C’est la Fédération, aux côtés de ceux qui ont voix au chapitre, qui a demandé à ce que les pneus s’usent rapidement en course. Elle et les équipes ont donc une certaine responsabilité. Pirelli est une entreprise internationale qui a su produire des pneus de qualité pour divers championnats depuis des lustres, mais ils ont entrepris une tâche ingrate en Formule 1 en acceptant de concevoir des pneus qui seraient le facteur limitant du fait de leur usure rapide. »

« Je ne comprends pas pourquoi Pirelli s’est volontairement retrouvé dans la situation actuelle. Étant donné leur expérience, nul doute que les italiens pourraient facilement produire des pneus durables. Mais le fait est que personne ne souligne à quel point les pneus Pirelli sont fantastiques suite à leur engagement en Formule 1 : c’est la seule entreprise du paddock qui est certaine de remporter chaque course, mais elle ne développe pas de pneus utilisables sur les routes. Si on compilait tous les commentaires hors médias traditionnels, je serais surpris si on ne trouvait pas plus de commentaires négatifs que positifs. »

« Il reste maintenant à analyser la cause des éclatements de ce week-end. Si Pirelli estime qu’il y a un problème d’intégrité avec leurs gommes, ils devront instaurer des limites kilométriques. Si au contraire ils ne trouvent aucun problème fondamental, ils devront faire le dos rond comme pour chaque autre affaire. Très franchement, Vettel et Rosberg n’ont pas le choix : Pirelli reste le seul manufacturier en F1, et les pilotes courront ou boycotteront. Mais je doute que beaucoup choisissent la deuxième option. »

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