Red Bull se creuse la tête. Comme nous vous le rapportions hier, Christian Horner a déclaré après le Grand Prix de Belgique qu’il fallait absolument résoudre les problèmes de Webber au départ d’un Grand Prix. En effet, l’Australien perd trop souvent des places à ce moment crucial de la course.
Horner semblait chercher le problème sur la voiture, sur l’embrayage, puisque c’est à cause de lui que Mark Webber a raté le départ à Spa. Mais David Coulthard n’est pas de cet avis. Selon lui, il est possible qu’il ait eu à quelques reprises des soucis sur la voiture, mais la majeure partie du temps, le plus grand responsable serait le pilote lui-même. "Mark a connu un paquet de mauvais départs ces derniers temps et je crois qu’il est lui-même un facteur."
Coulthard a été le coéquipier de Webber chez Red Bull en 2007 et 2008 et l’Ecossais précise que deux facteurs entrent en compte lors d’un départ en F1 et est certain que Red Bull fournit le même matériel à ses deux pilotes. "Les départs sont définis par le matériel et la réaction du pilote. C’est tout. L’embrayage et la préparation sont des variables, mais ça n’a aucun sens pour Red Bull de donner un autre embrayage à Webber par rapport à Vettel."
Selon lui, il faut donc chercher la responsabilité dans l’autre facteur : le pilote. Il donne un (vieil) exemple pour appuyer sa théorie. "Si je repense à mon époque en Formule 3, Rubens Barrichello n’arrivait pas à démarrer alors que je pouvais. Même voiture, même embrayage. La seule variable était le pilote."
Webber part-il perdant ?
Si Webber est le problème, alors il suffit de le faire travailler ce domaine, non ? Coulthard n’est pas sûr que cela fonctionnerait car il croit savoir que beaucoup de choses se jouent aussi dans la tête, et il se souvient très bien de ce qu’a déclaré l’Australien de Red Bull sur la grille à Spa avant le départ... "Quand on a interviewé Webber avant la course, il s’est déjà montré inquiet d’un possible mauvais départ. Il était déjà stressé."
L’ex-pilote de F1 explique que ce genre d’attitude n’aide pas, et que Webber doit prendre confiance en lui quant à l’exercice des départs. "En ce qui me concerne, j’étais toujours persuadé que j’allais faire un bon départ. Je suis sûr qu’il en va de même pour Alonso. Ce n’est pas un hasard s’il est brillant lors des premiers tours."
Coulthard reconnaît néanmoins que l’ambiance chez Red Bull n’aide probablement pas beaucoup Webber à se sentir à l’aise. Cependant, il ne croit pas pour autant que Red Bull n’offre pas le même matériel à ses deux pilotes. "Il n’y a pas besoin d’être un génie pour voir ce qu’il se passe cette année : Webber n’est actuellement pas heureux avec Christian Horner. Mais ça n’a aucun rapport avec les performances techniques sur la voiture de Webber, les ingénieurs ou les mécaniciens."
Et si l’Ecossais est si sûr de ce qu’il avance, c’est qu’il connaît bien Adrian Newey et qu’il sait que le Britannique veut bien que ses deux voitures soient performantes. "Le directeur technique de Red Bull, Adrian Newey, le prend personnellement quand une voiture n’a pas la performance escomptée. Ce n’est pas son genre de penser des choses comme : ’la première voiture a gagné, pourquoi je m’occuperais de l’autre ?’ Newey regarde tous les détails. Et Adrian apprécie Mark, tout comme Mark apprécie Adrian."
Ainsi, quand Coulthard était le coéquipier de Mika Häkkinen chez McLaren - avec Newey comme directeur technique - il ne s’est jamais senti lésé par rapport au Finlandais. "A aucun moment je n’ai pensé avoir une voiture de seconde classe. Je n’ai jamais pensé être défavorisé aux arrêts aux stands ou avoir manqué de protection psychologique."