Si le podium du Grand Prix de Hongrie s’est pour une fois paré d’autres couleurs que l’argent, David Coulthard nous rappelle que les pilotes n’ont certes pas démérité, mais que les bons résultats de Ferrari et Red Bull sont aussi dus aux cafouillages de Mercedes. Et étonnamment, l’abandon de Kimi Räikkönen sur problème technique pourrait lui être bénéfique pour l’éventuelle suite de sa carrière chez Ferrari.
« Sebastian Vettel a brillamment piloté pour décrocher la victoire en Hongrie, mais il ne s’agit pas pour autant d’un bond en avant miracle de la part de Ferrari. Il était clair qu’Hamilton leur était supérieur en rythme pur, pendant que Rosberg avait la tête ailleurs tout le week-end. »
« Ferrari s’est simplement vue offrir une occasion en or avec le départ médiocre des Mercedes. Vettel s’est montré très agressif et n’a jamais paru susceptible de perdre la course après s’être imposé dans le premier virage. Quant à Räikkönen, il a abattu un solide travail à quelques secondes derrière avant de souffrir d’une panne de ses systèmes hybrides, sans laquelle il aurait pu offrir le doublé à Ferrari. »
« Mais cette déconvenue pourrait cacher une véritable bénédiction pour le Finlandais. Son avenir chez Ferrari est incertain et avec le dénouement de ce Grand Prix, il vaut peut-être mieux qu’il récolte la sympathie de son équipe plutôt que de terminer 10 secondes derrière Vettel. On ne s’en doute pas forcément, mais maintes décisions sont prises sous le coup de l’émotion en Formule 1 plutôt qu’après étude des données, et les évènements de dimanche pourraient en fait bénéficier à Räikkönen. »
Il n’y a cependant pas que Ferrari qui ait pu se mettre en valeur lors de ce week-end hongrois : Red Bull et McLaren étaient également à la fête.
« Jusqu’à présent, il s’agit là de la meilleure course de la saison pour ces deux équipes. C’était super de voir Alonso lutter avec les Toro Rosso et montrer son esprit de compétition, qu’on a d’ailleurs pu voir aussi en qualifications quand il a poussé sa voiture vers les stands après une panne. Il lui aurait été très facile de la laisser là et laisser les commissaires s’en occuper mais voilà, on a pu voir un double champion aux 32 victoires, parmi les plus grands pilotes de tous le temps, s’échiner à pousser sa machine dans l’espoir de décrocher une 12e ou 13e place au lieu de la 15e. Quel dévouement ! »
« Et il en fut de même pour Daniel Ricciardo et sa course d’attaque, agressive, pour Red Bull. Je m’avoue également content de ce premier podium pour Daniil Kvyat, parce qu’on a pu le voir de plus en plus fort cette année et tout le monde a pu constater son rythme en course. Mais il n’a pas été en mesure de tracer son chemin au travers du peloton comme son coéquipier. En ce sens, Ricciardo est très semblable à Hamilton ou Alonso. On sait qu’il va provoquer les choses pour qu’elles arrivent, et c’était fantastique à voir. »